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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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25/08/2013

La rentrée des occasions manquées

D'abord, si nous tentions enfin de tirer profit de ce temps entre fin des vacances et rentrée scolaire, de cet interstice entre deux moments de la vie sociale d'une nation, pour poser la question de l'éducation, du savoir, de l'accès à la connaissance. Ebauchée à la faveur du débat sur les rythmes scolaires qui a accouché d'une souris ou presque avec la confirmation de la résistance au changement qu'il soit de droite ou de gauche, elle semble condamnée à faire du surplace, alors qu'elle devrait être au cœur du projet politique. Pensons aux enfants qui vont retrouver la classe, aux lycéens dont l'objectif final est connu à l'avance, comme si le bac tenait lieu de passeport, aux étudiants qui ayant galéré pour trouver à se loger s'accrochent, après huit concours passés, à une inscription en grande école dont ils pensent qu'elle est une garantie d'emploi pour l'avenir.

Certes mais alors dira-t-on que faire ? Mobiliser le pays autour d'une ambition collective, faire comprendre le lien qu'il y aura plus que jamais entre culture et développement économique, ouvrir les portes de l'entreprise, décréter l'alternance de la formation et pour, se faire, décentraliser la décision. Faire confiance au local, à la solution de proximité, à la capacité qu'ont les hommes et femmes de terrain à prendre l'initiative, à remettre les jeunes dans le circuit quand ils en sont sortis de plus en plus nombreux. A leur redonner le goût de l'étude par le biais d'une politique résolue de l'insertion, à renouveler de toute urgence la relation entre l'élu et le citoyen. Immense défi à relever alors que la confiance dans le politique n'a sans doute jamais été aussi basse. Quel dommage qu'il faille, par exemple, encore attendre 2017 pour l'application de la loi sur le non cumul des mandats alors même que les sacrifices demandés au pays sont considérables.

Ce vieux pays jacobin et ceux qui, le temps d'un quinquennat ou d'une législature, sont élus pour le servir, pour diriger l'Etat, continuent à légitimer leur action au nom d'une unité, d'une manière d'égalité qui seraient menacées. Dérisoire combat d'arrière garde, quand il faudrait faire résolument confiance aux collectivités qui, elles-mêmes, auraient su remettre en question leur fonctionnement, auraient recherché des économies inspirées par le simple bon sens. Redisons-le, ici, l'acte III de la décentralisation, découpé en trois épisodes, au gré des conservatismes d'appareil hérités de la facilité des trente glorieuses, risque de ne pas répondre aux défis d'une société bouleversée par les mutations technologiques et la mondialisation.

L'Etat qui aurait tant besoin d'être économe lui-même, avait là une occasion de se recentrer sur ses grandes missions en passant un pacte de confiance avec les collectivités, les régions, les départements, les villes, les communautés de commune. Ce n'est pas vraiment ce que l'on aperçoit, à l'orée de ce mois de septembre et d'une année électorale chargée, avec des élections municipales à fort enjeu et des élections européennes de tous les dangers.

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