La presse écrite numérique en voie de reconnaissance, après les Etats Généraux?

En effet les 13 recommandations issues du groupe de travail présidé par Bruno Patino, directeur de France Culture, vont dans le sens d’une reconnaissance d’un média, le plus souvent gratuit, et qui est, fréquemment encore, brocardé pour son manque de sérieux et une certaine propension au populisme.
C’est en soi une bonne nouvelle, même s’il ne s’agit encore que de proposer aux pouvoirs publics desextensions ou adaptations du système des aides à la presse écrite qui ont leur importance, en particulier sur le plan fiscal, ou de soutenir les dernières évolutions technologiques.
Rien ne dit d’ailleurs que ces mêmes pouvoirs publics suivront les recommandations du livre vert. Et contribueront à l’émergence d’un modèle économique qui reste aujourd’hui très aléatoire. Mais le plus important n’est sans doute pas tant d’avoir la bénédiction de l’Etat que d’être capable de prouver que les médias internet - notre média ici à Aqui.f -peuvent être le lieu d’une information indépendante dont le sérieux doit aux exigences éditoriales de ceux qui la recherchent et la proposent à leurs lecteurs.
Une information qui réunit des journalistes d’expérience et d’autres, plus jeunes, qui aiment la souplesse d’internet parce qu’il leur permet de maîtriser la totalité de « la chaîne de fabrication » pour reprendre, de façon analogique, l’expression en usage dans la presse écrite : collecte de l’information, écriture, photographie, mise en ligne.
Une information qui s’ouvre à un cercle de nouveaux venus, enseignants,citoyens désireux de mettre leurs connaissances au service du support numérique qui leur semble, à juste raison, plus accessible que la presse écrite. Cette mixité est porteuse de valeurs, d’ouverture à la société mais elle ne va pas sans exigence. Il n’y a aucune raison en effet pour qu’un site d’informations comme le nôtre soit le lieu du n’importe quoi, n’importe comment. Dialogue sur les choix éditoriaux, hiérarchisation de l’information, lecture partagée avant publication sont autant d’étapes qui jalonnent la réalisation du journal. A l’égal de ce que doit être la genèse de l’édition d’un quotidien papier.
Et si le rapport Patino met, légitimement, l’accent sur l’importance de la formation, initiale et continue, des professionnels, nous devons nous en réjouir et y contribuer. Que nos lecteurs soient assurésqu’il s’agit là d’une priorité. Absolue

Joël Aubert