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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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30/05/2007

La longue marche de Bayrou

La longue marche a commencé: cette référence à l'épopée révolutionnaire de Mao Tse Toung fera sourire ceux qui sous estiment la volonté de François Bayrou d'y "arriver". De vouloir donner raison à François Mitterrand qui le voyait bien en président de la République et de s'inspirer, souvent, d'une autre longue marche vers le trône, celle de son héros Henri de Navarre. L'homme est habité et il a rencontré, le temps d'une campagne réussie, beaucoup de nouveaux venus à la politique et au militantisme qui se sont reconnus dans son ni droite-ni gauche. C'est à eux qu'il s'adresse aujourd'hui, ces jeunes, urbains pour la plupart, en les invitant à préparer les autres échéances électorales, en premier lieu les municipales de l'an prochain. Car il sait fort bien que, malgré la présence de 535 candidats à la députation, le nombre des élus du Modem sera modeste et sans rapport avec le résultat obtenu aux présidentielles.

Le scrutin majoritaire que Bayrou voulait justement moduler d'une dose de proportionnelle favorise les partis en place et les visages connus; il ne permet pas l'expression de la diversité ce qui explique par ailleurs, le temps d'un premier tour de législatives, cette pléthore de candidats. Ce besoin d'exister et de faire entendre sa différence dans une société politique dont les institutions , faites pour garantir la stabilité du pouvoir, ne permettent guère, sauf aux municipales et aux régionales, d'obtenir des élus. François Bayrou est donc condamné à attendre avec le risque de ne pas disposer d'un groupe à l'Assemblée nationale, maintenant que la plupart des députés de l'UDF ont fait allégeance au nouveau président. Et veulent doubler leur ancien chef sur sa droite.

L'autre défi de Bayrou, qui va déjà devoir se battre pour conserver son siège en Béarn, est celui de la stratégie politique. Le Modem est évidemment plus proche de la social démocratie, et donc d'un PS lui-même condamné à mettre ses idées en ordre, qu'il ne le sera jamais de la droite néo-conservatrice de Sarkozy. Il ne pourra donc pas faire l'économie d'un débat sur sa ligne politique et les alliances qu'il devra contracter pour gouverner.

Joël Aubert.

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