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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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13/11/2011

La fraude sociale en question en attendant Nicolas Sarkozy à Bordeaux

C'est de Bordeaux, mardi, que devrait tomber l'oracle élyséen. Le pouvoir entre en campagne contre « la fraude sociale ». A Bordeaux ? Pourquoi Bordeaux ? Parce qu'une escroquerie y a été mise à jour récemment au détriment de « Pôle Emploi » ? Dans ce cas, il ne s'agissait pas de tricherie aux arrêts maladie mais d'un véritable système organisé. Cette fois le gouvernement se prépare à faire la chasse aux fraudeurs aux indemnités journalières liées aux arrêts de travail. Et va instituer des sanctions financières avec obligation de remboursement, ce qui n'était pas le cas jusque là lorsque la Sécurité Sociale découvrait un arrêt maladie considéré comme injustifié.

Le phénomène de l'arrêt de complaisance a toujours plus ou moins existé ; certains médecins s'y sont prêtés naguère mais les temps ont changé et la médecine libérale porte de moins en moins ce qualificatif, étant de plus en plus encadrée dans ses missions de soins. Le danger serait qu'en la circonstance, en voulant éviter les abus, évidemment répréhensibles, on ne suscite l'effet inverse alors même que de partout remontent des informations sur le nombre de citoyens qui n'ont plus les moyens de se soigner. Un phénomène qui frappe l'Europe entière, comme le congrès de l'Association Européenne de Santé publique vient de le mettre en évidence ce weekend à Copenhague. La crise économique aggrave l'état sanitaire des populations et les Etats n'en ont pas une claire conscience, tout occupés qu'ils sont à parer au plus pressé.

En tout cas, il faut éviter, au prétexte que des excès existent, d'entrer dans un système inquisitorial ou dilatoire, impliquant de plus en plus les médecins et risquant de les braquer les uns contre les autres.

L'inquiétude de la Fédération Nationale des Accidentés de la Vie (FNTAH), après l'annonce qu'un projet de décret était en préparation, est significative de la crainte de nouvelles injustices. Le débat, de toute façon, ne tardera pas à occuper le terrain de la campagne électorale d'autant que l'évasion fiscale - 30 ? 50 milliards d'euros ?  Davantage? - est autrement plus importante que la « fraude sociale ».

Joël Aubert

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