La droite républicaine doit se remettre au travail

Il en est ainsi dans cette république où sitôt les élections passées il faut penser aux prochaines. Et d'abord à LA prochaine, la seule qui obsède les ténors ou aspirants ténors, l'élection présidentielle. Le phénomène existait au temps du septennat ; il est devenu caricatural depuis l'instauration du quinquennat et le couplage présidentielle-législatives.

On a donc compris que l'ex « collaborateur » François Fillon n'avait pas l'intention de se laisser déborder par l'homme qui tient l'UMP aujourd'hui, ce Jean-François Copé qui ne pense qu'à ça et pas seulement tous les matins en se rasant...

Heureusement que quelques voix s'élèvent, à Bordeaux et ailleurs, appelant à une refondation, à se mettre au clair à propos des « valeurs. » Ah ! Ces valeurs, ce beau mot de valeur lourd de sens et que l'UMP semble avoir redécouvert pour se distinguer, le temps d'une campagne électorale, de la définition acrobatique que cherche à en donner Mme Le Pen et son parti attrape tout.

Il aura fallu cinq ans de sarkozysme brouillon et dragueur pour que cette droite, qu'on nommait sans état d'âme « républicaine », glisse par électoralisme vers un maelström idéologique désolant et dangereux. Désolant parce que cela l'est en effet de voir de vrais républicains se fourvoyer dans des débats d'un autre âge, alors qu'il y a tant à faire pour s'immerger dans la société française, l'écouter et répondre avec courage à ses attentes et ses angoisses ; dangereux parce que l'exigence d'alternance qui caractérise plus que jamais nos démocraties oblige un parti de gouvernement à parler un langage de vérité qui renonce aux sucreries du populisme. Pour l'UMP, déjà, l'été devra être studieux.