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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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27/02/2016

La crise agricole ferait Salon? Ce serait oublier que le changement est en route

Et, si la crise suscite dans le grand ouest surtout, mais ici et là aussi, dans une région comme la nôtre, autant de désespoir, de colère, c'est bien parce que la compétitivité des exploitations est battue en brèche par un élevage européen qui alimente la grande distribution, à des prix qui permettent à celle-ci de rencontrer, toujours moins cher, le consommateur français. Ajoutons à cela des outils de transformation qui, chez nous, rivalisent difficilement avec ceux d'autres pays, un manque d'organisation de mise en marché adapté au nécessaire rapport de forces qu'il faut engager avec la distribution...C'est de tout cela qu'a voulu parler François Hollande, en parlant de «  réformes structurelles » ; de l'amont à l'aval, de l'exploitation jusqu'au rayon de l'enseigne qui, présente au salon pour redorer son blason, va être sommée de jouer français.

Est-ce possible ? Oui assurément. Et ceci pour deux raisons.

D'abord, parce que quand elle a, face à elle des structures fortes, qui ont de vraies politiques de marque elle ne peut y échapper.
Ensuite, et ceci est à la source même de l'efficacité économique de demain, parce qu'il est en train de se passer une révolution tranquille dans ce cher et vieux pays qui continue d'aimer ses agriculteurs. Et qui les retrouve, énamouré, chaque année, au Salon de l'Agriculture de la porte de Versailles puis en mai au Salon régional à la Foire de Bordeaux. Les Français, chaque jour davantage, font le choix d'acheter des produits de qualité, de ceux dont des régions comme la nôtre sont le berceau, d'y mettre le prix, comme ils mettent le prix pour des produits d'une agriculture biologique qui ne va pas tarder à vivre un grand décollage et, déjà, progresse de façon significative. Ce virage ne s'accomplira pas seulement comme de gentils rêveurs se plaisent à l'imaginer, par le retour à un modèle agricole familial et la vente directe, aussi souhaitable soit elle; il résultera de l'existence de structures économiques puissantes, capables de faire face aux crises, y compris sanitaires, du type de celle qui taraude aujourd'hui la filière des palmipèdes. Des coopératives, notamment, dont la responsabilité est très grande, y compris dans l'accompagnement technique et économique des exploitants. La loi d'orientation, dite d'avenir votée en 2014, avait à bien des égards anticipé cette manière de révolution tranquille, et que l'on sache, la profession, à commencer par le syndicalisme agricole, ne l'avait pas jetée aux orties. Le rappeler c'est affirmer que la chantier est ouvert, qu'il est en route et qu'au delà des aides à apporter aux éleveurs en détresse, il faut s'y engager à fond sans trop attendre de l'Europe, en mobilisant un grand courant d'opinion favorable au changement.

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