icone plume

L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
18/11/2017

L’information vue d’en haut, loin de celle d’en bas

 

Il y en eût d'autres...Et, en ces temps où il ne fait pas bon, tous les jours, porter le costume du journaliste, Raphaëlle Bacqué grand reporter au "Monde", est venue dire sa passion de l'information, l'inextinguible besoin d'enquêter, de révéler, non seulement à travers ses articles mais aussi des livres qui prolongent son travail et exaucent son besoin de comprendre jusqu'à l'indicible dans cet univers du politique et de ceux qui la font. Mais c'est encore, ce dimanche, Ruth ElKrief, figure du journalisme politique vers laquelle convergeaient tous les regards. Une assistance à l'évidence fascinée par les confidences et justifications de cette "star" de BFM dont on sent qu'elle a épousé, sans états d'âme, la tension qui préside à l'information en continu. De son propos retenons cet aveu comme une signature: " J'ai la chance de vivre au premier rang d'événements majeurs". Et de rappeler un moment de la dernière campagne présidentielle qui, à ses yeux, fût l'un des plus importants la rencontre tendue entre Emmanuel Macron et les salariés de Whirlpool à Amiens que Marine Le Pen venait de cajoler.

Evénements majeurs? Certes importants, mais tellement représentatifs d'une information où la proximité des gens de pouvoir finit par éloigner de la vie quotidienne des gens d'en bas, quand elle ne fait pas basculer le journaliste dans l'engagement à leur côté. Songeons à cette extravagante leçon de morale assénée par Christophe Barbier aux retraités de France, tellement "gâtés" qu'ils sont sommés d'avoir à adhérer à l'impôt supplémentaire que le gouvernement décide.

Ne doutons pas que dans une prochaine édition des "idées mènent le monde", il sera proposé de réfléchir à la place et au rôle de l'information locale dans une société où la presse de proximité a de plus en plus de difficultés à vivre et où la communication politique tient lieu, bien souvent, de seule "information". Vrai défi pour une démocratie dont on semble oublier bien vite qu'elle s'éloigne de plus en plus des rendez-vous électoraux et casse-tête aussi pour des élus locaux, souvent les plus engagés au service des territoires, et qui doivent avoir des plus en plus recours aux réseaux sociaux pour faire savoir ce qu'ils font. De l'importance d'une France qui se passionne pour "les événements en apparence mineurs" dans une France dont les dirigeants, au-delà des beaux discours et de la compassion mémorielle, semblent plus que jamais habités par le désir de tout recentraliser.

Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A lire ! Éditos précédents