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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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26/04/2015

L’Europe impuissante face au drame des migrants

Celles-ci, ont été envisagées, essentiellement, sous la forme d'opérations de commandos, destinées à frapper les trafiquants et les passeurs, à la source, c'est à dire en détruisant les embarcations de fortune, s'est voulue sur le mode manière forte. Un signal envoyé du même coup aux populations tentées par l'exil. Les experts doutent de sa vraisemblance, dès lors que des actions terrestres, en Libye par exemple, semblent rejetées et, de toute façon, rien ne dissuadera des milliers de gens de tenter leur chance, au péril de leur vie. Quelques 500.000 migrants selon l'Organisation maritime internationale pourraient vouloir rejoindre l'Europe cette année.

Alors que faire ? Accueillir toute la misère du monde... La phrase de Michel Rocard, voilà vingt cinq ans, a été beaucoup rappelée ces jours-ci et l'auteur s'est plu à la rappeler dans son entier, invitant à aider à l'accélération du décollage économique de l'Afrique. Certes, mais les flux migratoires, aggravés par la déstabilisation du Proche orient, de la Corne de l'Afrique et des pays du Sahel emportent les discours comme de misérables digues face au drame de notre commune humanité. L'Union européenne s'est donnée une agence, Frontex, pour tenter d'apporter une réponse coordonnée aux frontières de l'Union et soutenir les missions de surveillance en Méditerranée ; son efficacité est plus que jamais en question.

En réalité, les pays de l'Union, au-delà des déclarations de principe faites sous le sceau de l'émotion maximale, ne semblent absolument pas prêts - le chômage de masse est là - à reconsidérer leurs politiques migratoires. Et à oser affronter un débat pourtant nécessaire avec les peuples; c'est ainsi que l'on va continuer à faciliter, objectivement, la pire des immigrations : la clandestine

"Morts en Méditerranée : le déshonneur du Conseil européen"« En ce mauvais jour du 23 avril 2015, le Conseil européen qui devait enfin « agir » sur une situation « dramatique » en Méditerranée, s’est contenté de tenter de mettre l’Union européenne et ses États membres à l’abri des migrants en renforçant la protection de ses frontières.

À ces milliers d’êtres humains, femmes, hommes et enfants qui risquent la mort, et souvent la trouvent, en tentant de rejoindre des lieux pour se reconstruire et vivre, les chefs de gouvernement européens, réunis à grand bruit, n’ont eu qu’un seul message à leur envoyer : « Sécurité ! ». Ils n’ont pas cherché à sortir d’une concurrence entre les États membres, essayant chacun de prendre le moins possible des migrants après avoir rejeté tous les autres. Quant au mot « accueil », il ne fait pas partie du vocabulaire des chefs de gouvernement.

Lutte contre l’émigration avec l’appui des pays tiers, reconduite à la frontière, refoulement, rétention dans les centres spécialisés, pénalisation de l’entrée... Voilà ce que vont connaître les survivants quand elles et ils auront fini de compter leurs morts. Le Conseil européen en prenant ces mesures honteuses considère que sa responsabilité n’est pas engagée. Il ajoute ainsi aux morts son propre déshonneur. Les associations et organisations qui à travers l’Europe défendent les droits de toute personne à vivre quelque part en sûreté, ne peuvent l’accepter et décideront dans les semaines à venir des moyens pour s’opposer à cette politique mortifère. »

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