icone plume

L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
07/07/2013

L’été enfin !.. au bonheur des livres

L'auteur de ces lignes, délaissant l'irrésistible débat de l'assemblée nationale sur le cumul des mandats, a donc entrepris d'explorer quelques trésors dormant dans les rayons de sa bibliothèque. Et de choisir, aussi, dans la pile des livres déçus de ne pas avoir été encore ouverts, ceux qui accompagneront cet été réparateur.

Ainsi vient le temps des retrouvailles enchantées et des découvertes éblouissantes. Des rencontres croisées, aussi, que parfois sans crier gare deux livres vous offrent comme on vous tend un verre de La Tour Blanche, deux jours après avoir aimé la conversation avec le vigneron qui l'élabore. Grâce soit ainsi rendue à l'inégalable Gabriele D'Annunzio dont les éditions du Festin ont eu la magnifique idée de publier ce printemps « la Léda Sans Cygne ». Son sous titre, « Récit de la Lande », est une invitation à s'enfoncer depuis les terrasses du Bassin, au Moulleau, dans la forêt alentour. Ce roman qui donne à voir l'Arcachon de la Belle Epoque, où le poète italien côtoyait les artistes en mal de reconnaissance dévide, à nul autre pareil, les mots de la passion amoureuse. Ce « Desiderio Moriar » en arrêt devant une femme envoûtante et sculpturale, nous l'imaginons sous les traits de D'Annunzio fréquentant le café Tommaseo à Trieste, ville frontière, porte d'entrée vers cette Mitteleuropa dont Claudio Magris s'est fait avec « Danube », son grand livre, l'irremplaçable historien. Souvenir d'une rencontre inoubliable avec l'écrivain, en ce mois d'août 1989, au café San Marco, en rentrant de Budapest où le défilé des petites « Trabans » jaunes venues de Leipzig annonçait la prochaine chute du « Mur ». Oui, le vrai bonheur d'un livre est là, inscrit dans ce croisement singulier des souvenirs, l'éveil des désirs que la lecture autorise. Souvenirs des voyages qui vous ont marqués, que vous n'avez pas faits ou ferez peut être, comme cette longue descente de la côte chilienne, de ports en ports et d'îles en îles où nous avons embarqué avec ce cher Francisco Coloane jusqu'à la « Tierra del Fuego ». Rêve de Patagonie, de Cordillères, des mers du Sud et de leurs grands oiseaux. Rêve de lande girondine, d'Argelouse et des grands pins, depuis la Hure et le Saint-Symphorien de François Mauriac, rêve de Pyrénées depuis le refuge de Baysselance cher à Henry Russell, amoureux fou de la montagne. Nos rêves prennent forme et grandissent au cœur des livres. Que cet été vous offre ce bonheur là, à cultiver jalousement ou à partager, sans modération.

Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A lire ! Éditos précédents