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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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10/08/2008

L’été de toutes les mutations


Car, de la façon dont nos concitoyens passent leurs vacances 2008, il y a, déjà, en ce mois d’août, quelques enseignements à tirer. Des séjours toujours plus courts et des budgets calculés au centime près en limitant les dépenses d’hébergement et de restauration: c’est, plus que jamais, le temps du camping sur le littoral, du pique nique, des déplacements réduits, des achats dans les enseignes les moins chères. Les Français ont choisi d’anticiper; ils ne se font plus guère d’illusion à propos des prix à venir des carburants, ont entendu, au cœur de l’été, l’annonceprochaine de la hausse du gaz et savent qu’ils n’échapperont pas à de nouvelles augmentations de cotisations sociales. Ce tableau n’incite guère à se laisser aller malgré la traditionnelle allocation de rentrée, d’ailleurs recalculée.
A vrai dire, ils ont compris que les promesses de pouvoir d’achat n’avaient de sens – et encore- que le temps d’une campagne présidentielle. Maintenant que nous entrons dans une période de croissance de plus en plus faible où il va bien falloir baisser le loyer de l’argent pour soutenir l’activité économique, les Français sont en train, entre contrainte et bon sens, de revoir à la baisse leur façon de consommer. Songeons que face à la hausse des carburants, les Américains jettent aux orties leurs grosses bagnoles et découvrent les joies du vélocipède !
Il n’y a pas que désolation dans ce tableau. Nous assistons, en en étant les acteurs, au début d’une mutation, certainement plus profonde qu’on ne croit, de notre mode de vie. Mais ce n’est pas parce qu’il va falloir apprendre à vivre plus frugalement, que la maison France doit miser sur la baisse de l’euro pour retrouver une économie qui soit à la hauteur de ses ambitions de leadership européen. Les Allemands, même en croissance déclinante, tiennent le haut de l’exportation; ils n’ont pas renoncé à leur industrie et ne doivent pas comme nous importer, par exemple, à peu près la totalité de l‘électronique.
Les réformes en cours qui tendent, chaque jour, un peu plus, vers la privatisation de ce qu’il reste du secteur public ne suffiront pas à remettre en route une économie de production. Au moins trouveraient-elles un peu de sens si elles s’accompagnaient d’un plan de relance de celle-ci.

Joël Aubert
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