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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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03/07/2010

L’été de Nicolas Sarkozy côté ménage

Et c'est bien là, dans ces redoutables contradictions entre le désir initial de Nicolas Sarkozy de faire revenir en France les capitaux évadés à l'étranger et la révélation de pareils faits que se creuse le fossé qui grandit entre le pouvoir et le pays.
L'homme de l'Elysée peut toujours annuler sa garden party du 14 juillet, annoncer l'avènement de temps « irréprochables » et de ministres préférant le chemin de fer à l'avion, il en faudra beaucoup plus pour que les Français le croient. Il souffle, en effet, et plus fort que jamais, un vent mauvais sur les connexions existantes entre le système Sarkozy et les puissances d'argent. On comprend bien que l'Elysée fasse feu de tout bois pour défendre Eric Woerth qui était devenu l'homme clé de la négociation sur les retraites, un ministre dont on veut bien croire à l'intégrité mais le rôle clé qu'il joue dans la gestion des finances de l'UMP ajoute au malaise. Alain Juppé a osé le dire, lui qui a connu, au plus haut niveau de l'Etat, les risques encourus par de telles proximités.
Quoiqu'il fasse désormais, qu'il dise ou défende, Nicolas Sarkozy aura infiniment de mal à être cru. Son élection doit beaucoup à la force de ces réseaux qu'il a su tisser, bien avant d'entrer à l'Elysée. Et dans une France qui se désespère de voir ses enfants sans travail, qui compte ses euros pour trouver un logement décent, qui ne se réjouit pas uniformément à l'idée de devoir travailler plus longtemps pour accéderà une retraite de plus en plus étroite, le rejet de la politique et de ceux qui la font est plus qu'impressionnant. La gauche qui aspire à retrouver les ors de la République ferait bien de ne pas trop l'oublier, en s'exonérant d'une vigoureuse autocritique.
Les Français, du moins ceux qui le peuvent, fuient vers le soleil et l'oubli; ils laissent derrière eux pour quelques jours ou semaines le spectacle affligeant des turpitudes du pouvoir. Ils retrouveront leurs doutes et des forces nouvelles à la rentrée mais aussi, paraît-il, un Nicolas Sarkozy prêt à faire le ménage. Compte tenu de l'abyssal désamour qui s'est installé entre eux et lui il n'aura pas trop de son été pour passer l'aspirateur.

Joël Aubert

PS. édito écrit la veille de l'annonce des "démissions" d'Alain Joyandet secrétaire d'Etat à la coopération et de Christian Blanc secrétaire d'Etat au Grand Paris.

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