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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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27/03/2011

L’Aquitaine, à gauche toute et l’UMP démonétisée

Vu sous l'angle régional, ces élections cantonales confirment la prééminence du PS mais, bien au-delà de ce constat renouvelé, elles soulignent, dans l'ensemble du pays, le désarroi du parti de la majorité présidentielle. Et c'est bien là l'enseignement majeur de ce dernier grand rendez vous politique avant l'élection présidentielle de 2012.
Le second tour enfonce le clou du premier. L'UMP est mise en capilotade, sans stratégie et à la merci d'un Front National qu'une partie de ses électeurs ne craignent plus de soutenir. Ostensiblement. C'est une leçon de la plus haute importance, non seulement pour le parti de l'hôte de l'Elysée mais, aussi, pour le pays tout entier.
En effet, ce vote souligne la distance grandissante qui s'installe entre les Français et ceux qui les gouvernent. Répétons-le : ce n'est pas en multipliant les occasions de débat sur des sujets qui ne sont pas prioritaires dans l'esprit des gens - l'identité nationale, la laïcité et demain l'islam- que les citoyens retrouveront le chemin des urnes. Ils n'ont, pour beaucoup, jamais eu autant de difficultés dans leur vie quotidienne ; ils cherchent du travail sans en trouver ou doivent se contenter de boulots provisoires ; ils observent impuissants l'effritement de leurs services publics ; ils entendent surtout des discours auxquels ils ne croient plus, tenus par des responsables qui obnubilés par le grands enjeux internationaux ne sont plus capables de leur redonner confiance en l'avenir. Eux qui, face au global, vivent le local, rudement, au jour le jour.
L'UMP sort démonétisée, comme l'est son chef, de ce rendez vous catastrophe. Elle est sans stratégie et soyons certain que la question de son leadership ne tardera pas à être posée, en son sein même. A force de vouloir courir après les électeurs du Front National, elle perd son souffle et ignore les valeurs héritées d'une tradition républicaine. Il n'est que voir comment, dès le premier tour, s'est creusée une fracture entre les Copé et Sarkozy, les Juppé et Fillon, sur la manière d'aborder le second. Cette fracture ne restera pas longtemps en l'état.
Quant au PSqui renforce son emprise sur les départements il doit surtout éviter tout triomphalisme. Il a fait, simplement, la preuve que l'union de la gauche pouvait de nouveau fonctionner avec l'addition de toutes les sensibilités. Reste que le défi de l'abstention, le désintérêt apparent des Français pour la politique, lui crée la plus ardente des obligations : proposer au pays des voies, des solutions, qui aient du sens et paraissent vraisemblables. Et que la gauche soit, aussi, capable de montrer l'exemple pour se rapprocher du peuple, ce qu'en haut lieu elle n'a pas forcément compris.

Joël Aubert

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