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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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23/03/2007

L’apiculteur et le maïsiculteur

Lorsqu'il décida de poursuivre un producteur de maïs génétiquement modifié, à partir de semences du sulfureux groupe américain Monsanto, Maurice Coudoin, apiculteur à Bouglon en Lot-et-Garonne, ne savait pas encore que le gouvernement, presque en catimini, s'apprêtait à donner le feu vert à l'extension des surfaces cultivées. Par décret, sans que le Parlement ait eu à se prononcer avant la fin de la législature. Rien de surprenant, au demeurant, comme le laissaient supposer, ici même,il y a peu, les propos de Christian Pees, le patron d'Euralis.
Donc, notre apiculteur après avoir pris soin, lors des dernières récoltes, de faire analyser les pollens récoltés par ses abeilles, découvrit qu'ils étaient contaminés.Mais qu'avait-il à vouloir, à tout prix, déplacer ses ruches à proximité des champsdu maïsiculteur? Il ne pouvait ignorer qu'il s'exposait à une contamination éventuelle. Imaginons, ici, les débats qui ne manqueront pas d'animer l'audience du Tribunal de Grande Instance de Marmande, le 5 avril. Les abeilles, en montagne comme en plaine, sont déplacées avec grande précaution dans leurs merveilleuses petites entreprises, au gré des floraisons. Et nous gratifient de l'extraordinaire palette de saveurs qu'elles butinent. Qu'il soit d'acacia, de châtaignier, de tournesol, de bruyère... le miel est considéré comme le produit naturel par excellence. Le choc des cultures s'annonce donc terriblement frontal entre la productivité d'un maïs qui, dans ses gênes, porte désormais une toxine insecticide,et la pureté d'un miel qui ne saurait, éventuellement, être entaché du moindre toute. Il promet d'être d'autant moins paisible que les tenants de la production de maïs non OGM seront tentés de faire cause commune avec les apiculteurs. Le paradoxe absolu serait que les abeilles deviennent d'éventuelles propagatrices de la dissémination si souvent évoquée...Parions en tout cas que, passant des champs fauchés aux prêtoires, le débat va se déplacer avec vigueur. En attendant, les abeilles n'ont qu'à bien se tenir et puisque, désormais, par décret le gouvernement a décidéqu'il faudrait au moins respecter une distance d'au moins 50 mètres entre cultures OGM et non OGM... elles vont devoir prendre de l'altitude. Et si on leur greffait un gêne détecteur de maîs, comme il y eût naguère un projet d'avion renifleur....

Joël Aubert.

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