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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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28/08/2016

Juppé aura besoin du vote au centre et… à gauche

Il n’est qu’entendre la charge, d’une vraie férocité, que François Fillon a lancé, ce dimanche, dans la Sarthe à l’égard de Nicolas Sarkozy : qui imagine de Gaulle mis en examen ? Sans oublier Jean-François Copé qui ne digérera jamais les dénégations de l’ex-président dans l’affaire Bygmalion. À ce jeu-là, l’ancien premier ministre, qui reste toujours au plus bas dans les sondages, fait, d’une certaine façon, indirectement le jeu du maire de Bordeaux. On voit mal, en effet, comment l’emballage final, même si Bruno Le Maire s’apprête à jouer l’atout jeune, ne se résumerait pas à un match Juppé-Sarkozy. Les derniers sondages semblent contradictoires puisque d’une part affirmant la position favorite d’Alain Juppé et, d’autre part, le retour à sa hauteur de l’ancien président. En réalité, beaucoup dépendra du succès de la participation des électeurs à cette première primaire de la droite dont la tenue s’est imposée après le succès de celle de la gauche, en 2011, qui avait réuni quelques 2,7 millions de votants.

Et, là, il faut rappeler que si chaque citoyen inscrit sur les listes électorales aura la faculté de voter, il ne pourra le faire qu’après avoir signé une charte de l’alternance et « partager les valeurs de la droite républicaine et du centre » en s’engageant pour « l’alternance et afin de réussir le redressement de la France ». Une simple formalité ? Voire... Les enjeux de cette signature ne sont pas si anodins que cela pour ceux qui, au centre de l’échiquier électoral prendront le chemin des urnes, avec en tête leur soutien à Alain Juppé qui pourra être, en l’occurrence, une manière de vote de rejet, une sorte de « tout sauf Sarko ». Or, Alain Juppé aura besoin d’un vote massif, débordant largement le bloc « Les Républicains », un vote qui pourra — devra ? — agréger, au-delà du Modem ou de l’UDI, des électeurs traditionnellement de gauche dont l’engagement lui sera plus que précieux, sans doute décisif.

La ligne politique qu’il déroule en cette rentrée – son propos sur « l’identité heureuse » — se démarque nettement de celle de Nicolas Sarkozy qui a choisi de surfer, au maximum, sur l’humeur islamophobe du pays, droitisant autant que faire se peut son propos. Elle préfigure celle qu’il portera, à la présidentielle, s’il franchit le cap des primaires et qui, sous le costume du « sage », explique la permanence de son niveau de popularité.

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