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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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31/10/2009

Jacques Chirac poursuivi: le juge d’instruction n’a pas dit son dernier mot

La fin du juge de l’instruction voulue par Nicolas Sarkozy est programmée ; née de l’émotion populaire consécutive au fiasco judicaire d’Outreau qui a jeté en prison des innocents, elle semble pourtant heurter, et de façon paradoxale, une majorité de français lorsqu’on les interroge.
Serait-ce encore une de ces étonnantes contradictions dont notre peuple est coutumier ? On peut avancer, sans grand risque d’erreur, qu’au contraire nos concitoyens ont pris conscience qu’une justice dépendant du seul parquet et du pouvoir politique représentait un danger pour l’égalité de traitement de chacun devant la loi.
Et, quand une juge d’instruction au terme d’une enquête de longue haleine décide de renvoyer devant un tribunal correctionnel, Jacques Chirac, l’ancien président de la République, elle ne peut pas ne pas penser à cette exigence-là. Ce sentiment qui habite aujourd’hui le plus grand nombre des magistrats du siège, inquiets de la propension du parquet à prononcer des non-lieu, est dans doute plus qu’un baroud d’honneur… un avertissement à l’adresse de l’homme de l’Elysée, au cas où cette fameuse réforme n’établirait pas l’indépendance de ce nouveau juge que l’on concocte.
La question importante n’est donc pas, face à cet événement qui affecte un homme redevenu populaire depuis qu’il a quitté le pouvoir, de céder à un sentimentalisme de bon aloi. Jacques Chirac saura se défendre et il n’ira pas en prison… Non, la question, infiniment plus importante, c’est bien de mesurer si ces poursuites et ce procès, s’ils ont lieu, ouvriront les yeux du pouvoir actuel qui ferait bien de réfléchir à l’éternel soupçon du peuple de France à l’égard des puissants. La démocratie française a besoin de croire en la justice et ceux qui la rendent.

Joël Aubert 

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