Humeurs d’été: ces temps de coupes sombres

Oui, coup de gueule, en ces jours où l'action politique au plus haut niveau semble trop souvent se résumer à la recherche obstinée des économies budgétaires. A ces coupes sombres dans les crédits de la politique de la ville, ou au tour de vis aux dotations qui vont amputer les aides aux associations, celles justement qui souvent dans les périmètres ruraux tissent encore les liens indispensables au maintien d'une vie sociale élémentaire pour que résistent les territoires éloignés. Des économies, certes il faut en rechercher, mais encore faudrait-il avoir assez de courage pour mettre à plat des fonctionnements dispendieux et des crédits redondants, dont l'efficacité est si souvent douteuse.

Quand donc au-delà des mesures de court terme qui irritent et découragent, sans rien résoudre, va-t-on enfin entreprendre l'inventaire de ce fameux "modèle français" dont la gauche s'était voulue le défenseur avec le résultat politique que l'on sait, quand osera-t-on, entre l'Etat et les collectivités territoriales, définir clairement qui fait quoi - pensons à la formation professionnelle au centre de ce choc du chômage dont nous ne sortons pas - et rechercher l'efficacité qui fait si souvent défaut? Il y a, là, un champ immense pour aller vers des réponses en revivifiant la démocratie. Déconcentration, décentralisation: partage efficace des compétences... certes il y eût des progrès mais il reste tant à faire dans ce pays qui s'invente un ministère de "la cohésion des territoires" - ah! les mots choisis - mais au fond continue de penser que les solutions ne peuvent venir que d'en haut, au lieu de les faire jaillir d'en bas, du terrain.