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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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30/03/2007

Hulot floué


Nicolas Hulot est déçu et le fait savoir. Tribune publiée dans Le Monde, interview au magazine Sport, il se multiplie à trois semaines du premier tour de la présidentielle. Avec le sentiment d'avoir été floué. Sans doute avait-il été bien naïf de croire que seule une signature, au bas de son pacte écologique, pouvait avoir valeur d'engagement.
En renonçant à être candidat et à participer à la campagne elle-même, donc à chasser sur un terrain que les Verts avaient pris l'habitude d'occuper, il se privait de la possibilité d'installer un groupe de pression éléctoralement assez puissant pour peser sur les choix à venir. Dilemme classique d'un homme de bonne foi, tutoyant le pré carré des hommes politiques sans oser y pénétrer et craignant, par surcroît, d'être accusé de troubler le rapport des forces au détriment de la gauche.
Aujourd'hui, l'animateur-explorateur se voit contraint de mobiliser des supporteurs sauf à se déconsidérer. Et, déjà, Nicolas Sarkozy, qui s'y connaît dans l'art de l'estocade, fait comprendre à Nicolas Hulot qu'il n'a pas le monopole de l'écologie et, d'ailleurs que celle-ci n'est pas une fin en soi. Cette sévère mise au point a au moins le mérite de souligner que le réchauffement climatique et le dérèglement de la planète ne peuvent en aucun cas être, même pour un homme politique de cette génération, des sujets de prioritétels qu'ils viendraient en tête de l'action gouvernementale.
La recherche de la croissance, y compris par le biais des politiques budgétaires et la relance du pouvoir d'achat, reste, à droite comme à gauche, la référence. Non point que l'on puisse s'en passer dans un pays où le chômage est aussi élevé mais au moins pourrait-on, sincèrement, vouloir explorer tous les gisements d'emplois que l'écologie, bien comprise, permettrait de créer. Encore faudrait-il que nos candidats fassent œuvre de pédagogie au lieu d'user, pour un oui ou pour un non, du qualificatif le plus tendance, le mot « durable ».Comme développement.

Joël Aubert.

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