GRANDE REGION: l’agriculture ouvre la voie

Un seul chiffre donne la mesure de cette richesse : 155 productions sous signes de qualité et 20% de celles qui à côté des Appellations d'Origine, ressortissent à la catégorie des IGP, les Indications Géographiques Protégées.

Ce constat, à priori gratifiant, surtout quand on l'assortit des chiffres d'affaires réalisés à l'exportation, dans un ensemble géographique qui réunit deux grandes vignobles, est mis en avant par les responsables agricoles de Poitou-Charentes, Limousin et Aquitaine. D'ailleurs, ils n'ont pas attendu le feu vert des élus pour se retrouver récemment, à Périgueux, et s'engager sur la voie de l'unité qui sera concrétisée à l'automne, avant les élections régionales des 6 et 13 décembre. Une perspective d'autant plus importante que leur légitimité sera réaffirmée pour être les interlocuteurs naturels de la nouvelle assemblée de cette Aquitaine nouvelle. La proximité est déjà très forte entre élus et professionnels de l'agriculture comme on a pu le vérifier, une fois encore, lors de la journée de l'Aquitaine, ce 9 mai.

Les trois présidents de Région étaient présents et l'aquitain Alain Rousset en a profité pour développer, en phase avec les responsables du Salon, un discours sur l'innovation qui est désormais au cœur de la stratégie de développement du secteur agricole et alimentaire. L'un des exemples les plus représentatifs de cette orientation se vérifie avec la naissance, voilà deux ans, à Nérac, en Lot-et-Garonne, d'un cluster dédié au machinisme agricole. Ou, comment répondre techniquement aux besoins de l'agriculture, de ces différentes productions en facilitant le travail, en améliorant l'efficacité économique et la sûreté environnementale ? La conception d'une agriculture productive et respectueuse de l'environnement devient, en effet inséparable, des outils dont elle dispose.

A cet égard, s'il est un défi commun aux trois régions, bientôt appelées à n'en faire qu'une seule, c'est de réussir à partager leur potentiel de recherche, leurs forces respectives, leurs expériences. Les premières approches sont encourageantes et l'émulation doit jouer son rôle à plein. On pense à la production bovine, où le Limousin est un champion national avec une marque Prestige mais où l'Aquitaine, avec la race Blonde, se sent pousser des ailes. On pense à l'agriculture biologique où le Poitou-Charentes investit depuis plusieurs années. Une filière où, comme l'a rappelé opportunément le président de l'Association des régions de France, notre pays et donc nos régions doivent mettre le paquet pour satisfaire la demande croissante du consommateur qui, souvent, n' a d'autre choix que d'acheter des produits importés. Cette Aquitaine nouvelle dont la valeur de la production agricole et l'industrie agro-alimentaire la situent au premier rang européen doit tirer le plus grand parti, pour son développement économique, de ce formidable potentiel.