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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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01/02/2014

Garonne, Adour, Côte Atlantique: les eaux montent et la nature nous rappelle à l’ordre

Celle de l'Etat, des collectivités locales, de toutes les collectivités, de la Région au département en passant par les communautés de communes et d'agglomération, jusqu'à la plus modeste des communes, d'une réalité que l'on a beaucoup trop ignorée: l'eau est, sans jeu de mot, à la source du plus grand nombre de catastrophes naturelles. Et, l'accélération actuelle des phénomènes dont l'élévation du niveau des Océans témoigne de façon spectaculaire est un défi majeur pour une société comme la nôtre. Elle l'est, ici, chez nous, de Biarritz à Lacanau et Soulac, en passant par la côte landaise: elle l'est singulièrement au confluent de Garonne et Dordogne sur toute la presqu'île d'Ambés et sur une grande partie de l'agglomération bordelaise, à Bayonne au confluent de l'Adour et de la Nive; elle l'est dans l'intérieur des terres et au pied des montagnes comme les inondations brutales entre Saint-Béat et Lourdes l'ont montré...Elle l'est non loin de chez nous, à l'île de Ré par exemple, ou les tempêtes de décembre ont fait plus que rappeler le traumatisme de Xynthia, nécessité des travaux en urgence face au débordement de l'Océan et à l'érosion spectaculaire de la dune littorale. Et là, justement, qu'il s'agisse d'une île dont l'économie dépend essentiellement du tourisme ou d'une agglomération qui entend devenir millionnaire comme Bordeaux, on est frappé par les moyens qu'il faut mettre en oeuvre pour commencer par éviter le pire et regarder la réalité en face.
Il fallut, hélas, la série de catastrophes et de drames provoqués par Xynthia pour prendre enfin conscience de ce qu'il faut bien appeler une coupable indifférence ou, à tout le moins, d'un laisser aller laisser faire où chacun avait sa part de responsabilité. Des responsables de l'Etat qui avait fermé les yeux sur l'autorisation de constructions dans des lieux de plus en plus exposés, aux élus qui, souvent, avaient apposé leur signature au bas de documents d'urbanisme qui défiaient le simple bon sens. Ce rappel ne vaut pas seulement pour le littoral mais pour tant et tant de communes traversées par de simples cours d'eau.

Les épisodes climatiques actuels vont, nécessairement, placer davantage encore chacun devant ses responsabilités. L'Etat qui à travers les PPRI, les Plans de Prévention contre les Risques d'Inondations, fait preuve déjà d'une si grande fermeté que le citoyen inquiet pour la pérennité du bien qu'il a acquis clame sa colère - c'est le cas dans l'île de Ré -, les collectivités ensuite qui dans leur souci de développement doivent considérer qu'en amont de tout schéma d'aménagement il y a désormais un impératif majeur, celui du risque inondation, le citoyen enfin qui renonce à se poser la question qui dérange. La récente étude de l'OCDE qui souligne les terribles conséquences économiques, sociales et financières d'une crue majeure de la Seine, comme celle de janvier 1910, vient à point nommé mettre en évidence l'urgence d'une politique d'ensemble. D'une politique qui ne craigne pas de remettre en question certain modèle de développement urbain que la puissance publique et les élus promeuvent, à marche forcée. Il ne suffit pas de disposer de son Agenda 21 et de revendiquer un développement durable, encore faut-il le préparer, avec autant d'humilité que de résolution, à l'heure où la nature nous rappelle à l'ordre.

 

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