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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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02/09/2012

Garder le moral en se serrant les coudes

Le pays est au bord de la récession et les Français n’ont pas attendu qu’il le soit pour retenir leurs dépenses et gonfler, quand ils le pouvaient, leur épargne. Le niveau très élevé de celle-ci témoigne de ce qu’ils s’attendent à des jours très difficiles au sein d’une Europe malade qui peine à serrer les rangs, alors qu’elle devrait être le creuset d’une relance économique. Et de la confiance retrouvée.

Le chef de l’Etat, au retour de vacances qui semblaient bienheureuses, a compris qu’il était urgent de reprendre la main. Il l’a fait sur le thème du discours de la méthode, tout en voulant accélérer la mise en route des mesures en faveur de l’emploi. La réponse à travers le lancement des emplois d’avenir et des contrats de génération était attendue ; l’était moins le rappel de réformes annoncées et qui font déjà grincer dans les rangs du PS, celle du cumul des mandats. La crédibilité de l’équipe au pouvoir reposera, certes, sur sa capacité à être active contre le chômage même si la clé se trouve du côté des entreprises ; elle dépendra pour beaucoup de sa volonté de respecter des promesses qui valideront les belles envolées du printemps sur la nécessaire « moralisation de la vie politique. »

L’exemplarité, sans démagogie, sera une des clés du quinquennat qui s’engage et plus largement de toutes les années à venir, tant il ne fait plus aucun doute qu’il faudra du temps, beaucoup de temps, pour rénover et relancer une économie globalement atone et structurellement déséquilibrée.

Ce constat, les Français le font naturellement. Et comme ils sont très sceptiques quant au pouvoir de leur classe politique face à la mondialisation, ils s’organisent ou tentent de le faire du mieux qu’ils peuvent pour résister à la crise. Ils l’anticipent afin de se préparer à digérer les potions amères dont ils ont compris qu’elles ne tarderont pas à leur être administrées, CSG en tête.

Nous entrons donc, tous, dans une période où il faut savoir, aussi, se serrer les coudes, accepter des efforts de solidarité et cultiver l’altérité comme une valeur à la portée bien plus grande que nous ne l’imaginons. Les échos qui nous parviennent de l’Espagne voisine, où la crise est infiniment plus grave que chez nous, confirment l’importance d'une solidarité de proximité en ces temps de récession et de chômage énorme. Les Espagnols qui ne cèdent pas facilement au désespoir et savent le prix de la démocratie serrent les rangs sans rien perdre de leurs dispositions naturelles à faire la fête, à cultiver la convivialité. Ils s’entraident…Un mot à redécouvrir et à opposer à l’individualisme forcené dont notre société est toujours capable.

Voir à ce sujet notre Spécial rentrée anti-crise !

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