François Hollande en première ligne pour six bons mois.

Voici donc François Hollande investi d'une légitimité populaire nette et de la lourde tâche de mener campagne. Plus de six mois avant l'échéance de l'élection, c'est un sacré challenge.

Car il est désormais en première ligne, certes avec le soutien en apparence sans faille du PS et de la première secrétaire qui a eu tôt fait de reprendre la direction du parti. Mais il est exposé face à un camp sarkozyste qui s'emploie, déjà, à fouailler dans le projet socialiste pour tenter de le mettre en contradiction avec ses soutiens. Le bombardement promet d'être soutenu. Sur le terrain de l'économie en premier lieu où Hollande, crise financière oblige, sera taxé d'irresponsabilité et donc contraint d'avancer son programme avec assez de résolution pour ne pas décourager son camp, tout en y glissant une bonne dose de pragmatisme pour éviter de fournir des arguments à la droite, sans trop exciter le Front de gauche

L'axe central qu'il a choisi, celui d'une campagne tournée vers l'amélioration du sort fait aux jeunes, fait écho assez profondément au drame social que représente le chômage. François Hollande s'est donné, là, une chance d'élargir vers le centre son potentiel électoral. On attendra, évidemment avec curiosité, le contenu du programme de François Bayrou pour évaluer le centre de gravité de l'élection à venir.

Quant à Nicolas Sarkozy qui aurait sans douté préféré affronter une Martine Aubry et son passé de ministre des 35 heures, il va lui falloir jouer bien plus que le rôle de « père de la Nation » dans une Europe malade. L'offre politique qui se dessine à gauche, au centre et à sa droite, ne lui est guère favorable pour reconquérir un électorat qui s'était reconnu en lui en 2007. De l'extrême droite au centre.

J.A