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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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15/11/2010

Fillon prend la main

Qu'est-ce donc qui a remis en selle l'ancien poulain de Philippe Seguin ?
Lui dont les jours semblaient comptés depuis que l'oracle présidentiel avait annoncé ce fameux remaniement au printemps dernier. En premir lieu, bien sûr, la chute de Nicolas Sarkozy dans les sondages qui, par comparaison, a fait de François Fillon le pôle de stabilité du pouvoir exécutif. Et pas seulement dans les rangs des parlementaires de l'UMP mais au coeur même du noyau dur de son électorat. La droite commencait à penser aux présidentielles avec un héros agité et mal aimé ; désormais elle s'est donné un champion alternatif au cas où le sortant ne ferait plus l'affaire. L'autre raison qui explique la victoire de François Fillon, au tie break du cinquième set, doit être recherchée du côté de l'international. Un effet G20 en quelque sorte. Nicolas Sarkozy, à force de vouloir s'occuper de tout et de tous s'est brûlé les ailes au lieu de chercher à capitaliser quelques uns des résultats qu'on lui reconnaît dans le domaine extérieur, la présidence européenne par exemple. En charge pour un an du G20 non loin des grands de ce monde et de Dominique Strauss-Kahn il a sans doute l'occasion de se faire « oublier » des français, las de son agitation et de ses promesses, impossibles à tenir.

Nous nous trouvons donc bien à un moment très curieux de la Vème République où l'homme de l'Elysée, l'hyperprésident, doit consentir à laisser le premier ministre «  déterminer et conduire la politique de la Nation » selon les termes de la Constitution et de son article 20. Rien que de très normal après tout, sauf que Nicolas Sarkozy a voulu faire le contraire pour imposer sa vision du quinquennat. La fidélité affichée par le premier ministre reconduit le rassure peut-être mais elle ne lui garantit rien pour 2012. Quant au pays lui-même, entretenu dans l'idée du changement, façon Borloo cheveux aux vents, il n'attend pas grand chose de ce remaniement aux allures de recommencement.

Joël Aubert

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