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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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02/12/2017

F, comme Froid et « Fake News »

Ce plaidoyer ne doit pas nous engourdir et nous dispenser de conserver le meilleur de l'esprit critique. Et, ce week-end, le rendez vous des " Tribunes de la Presse", à Bordeaux, en offrait l'occasion. C'est ainsi que se présentait le débat " L'information sauvage: le triomphe des Fake news et des faits alternatifs". Un moment précieux pour le journaliste et le citoyen dont on retiendra l'interrogation, en manière de coup de gueule, d'une figure du "Canard enchaîné" et de la profession, Nicolas Brimo. Internet, espace de liberté? Non, "un espace commercial" qui, publicité aidant, brasse des sommes gigantesques. Et d'ajouter : il y a neuf pages fausses du Canard sur Facebook. De cela et de la contamination des esprits, entraînés dans une course à la connexion, accentuée par ce que Jayson Harsin, professeur à "l'Américain University of Paris" appelle "la multiplication des émetteurs et la fragmentation des publics", la société civile commence à prendre conscience, à défaut des pouvoirs publics. Nicolas Brimo s'étonne notamment que la France, à la différence de l'Allemagne, n'ait pas encore fait voter une loi qui veille aux fake news et pénalise les sites qui en diffusent. Quant à la question qui continue de nourrir la chronique, née outre Atlantique, entre People et Géopolitique, à la faveur de l'élection présidentielle américaine, la politologue et spécialiste de la Russie, Marie Mendras, en propose une lecture inattendue et donc intéressante: une manière de subversion venue de Moscou et orchestrée par le Kremlin lui semble peu probable, Poutine aurait préféré une Clinton présidente et "mal élue". Il reste qu'à ses yeux ces fake news sont une arme redoutable mais également susceptible de fragiliser un pouvoir comme celui du maître de la Russie et de révéler un mensonge d'Etat.

Et, puisque la critique est bienvenue pour nous réchauffer nous sommes tombés - merci internet - sur la vidéo postée par un député européen que l'on connaît bien, ici, en Nouvelle Aquitaine, spécialement au pays basque et du coté d'Anglet qui, lors des dernières élections européennes de 2014 avait dû s'exiler de la circonscription Sud Ouest pour faire une place à Michèle Alliot-Marie, ce qui n'allait pas l'empêcher de conduire à la victoire la liste de droite en île-de-France. Alain Lamassoure qui vient pourtant de quitter "les Républicains" est en colère et il le dit, sans détours, en s'adressant à Emmanuel Macron et au gouvernement, depuis qu'il est dans leurs intentions d'imposer, pour les prochaines élections européennes, des listes nationales et non plus régionales.  Un coup de gueule ponctué d'une analyse que l'on peut partager sans état d'âme car pareil changement, à priori tout à l'avantage d'En Marche, signifierait que les citoyens n'auraient au fond qu'à valider des choix faits d'en haut. Au bon vouloir du prince, et Lamassoure de suggérer que les circonscriptions électorales soient celles correspondant aux treize régions nées de la réforme territoriale. Une proposition marquée au sceau du bon sens, au lieu de cette nouvelle démonstration du jacobinisme sans vergogne qui règne au Palais.

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