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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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01/09/2018

Européennes: Emmanuel Macron va-t-il continuer à se tromper?

La démission spectaculaire de Nicolas Hulot, semble-t-il largement approuvée par les Français, est déjà un signal très fort pour le tandem aux commandes de l'exécutif. Fallait-il, en attendant son remplacement, et peut être un remaniement ministériel plus large, s'enferrer dans ce qui ressemble, si le renoncement à la réforme du prélèvement de l'impôt à la source devait se confirmer, à un gros couac. Un ministre des comptes publics Gérald Darmanin qui pérore sur le mode tout va bien, tout se passera très bien, tandis que le président, de l'étranger, montre de plus en plus de circonspection sur la mise en route d'une réforme dont il craint, à tout le moins, l'impact négatif sur le pouvoir d'achat alors que l'économie bat de l'aile... Peut-être Emmanuel Macron, entre ses courtes heures de sommeil, a-t-il pris conscience, aussi, que ces foutus gaulois pourraient bien être réfractaires à cette réforme-là, qu'ils soient simples citoyens ou petites entreprises, déjà tellement sollicitées. De toute façon le mal est déjà fait.

Attendons. En tout cas, cela fait désordre et ne parlons même pas des saillies verbales du ministre porte-parole, Benjamin Griveaux, qui n'en est plus à une près et ne se rend pas compte qu'il dessert le président. Attendons, pour évaluer la capacité de l'équipe au sommet du pouvoir, président-premier ministre, à faire entre quatre yeux l'autocritique qui s'impose. Et à tenter de retrouver la confiance du pays.

Car, celle-ci ne serait pas si importante si l'on comprend bien, au prétexte que ce qui compterait avant tout c'est la poursuite des réformes qui irait de soi puisqu'une majorité, le doigt sur la couture du pantalon, est là pour faire ce qu'on lui demande. Ce pouvoir doit faire attention ; il touche là aux limites de ce que le pays peut entendre...Et, cela, risque d'être très lourd de conséquences, à commencer par le rendez vous électoral du 26 mai 2019, ces Européennes dont Emmanuel Macron semble vouloir faire son affaire et dont les siens croient qu'elles viendront confirmer le poids électoral d'En Marche. Auraient-ils oublié que ces élections, qui seront le premier rendez vous « intermédiaire » entre les présidentielles et les municipales de 2020, pourraient bien être, cette fois encore, l'expression du vote sanction. Et voire arriver sur le devant de la scène des oppositions, de plus en plus remontées, dont le discours le plus souvent fera écho à ceux entendus du côté d'une Italie qui dévisse de l'Europe ou même d'une Allemagne dont une partie de son peuple est en proie aux démons de la xénophobie.

Emmanuel Macron se trompe s'il croit qu'il suffit seulement de revendiquer le « progressisme » contre les « nationalismes » pour réveiller les consciences. Et, pour ce faire, de jouer les commis voyageurs dans des pays qui ne l'attendent pas. Aura-t-il assez de lucidité pour commencer par reprendre la main et être entendu chez lui, avant d'aller tenter de convaincre les autres ?...

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