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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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30/09/2017

Etat-Régions: la grande fâcherie

Une décision qui avait été jugée d'autant plus cohérente que s'il est un domaine, où les régions jouent aujourd'hui au mieux leur rôle, c'est assurément celui du soutien aux entreprises, qu'elles connaissent au plus près et avec lesquelles elles élaborent des politiques de filière dont on mesure, chaque jour davantage, l'intérêt dans une articulation, souvent judicieuse, avec la formation professionnelle. On a tous en mémoire, par exemple dans notre région, les réussites d'Aérocampus à Latresne et la renaissance d'une filière cuir dans le Nontronnais.

Il y a donc plus qu'un coup de rabot, une forte charge symbolique dans ce renoncement dont le président de la Nouvelle Aquitaine estimait qu'il pénaliserait les aides aux PME de notre région, à hauteur de 50 millions.  La manifestation du peu de considération qu'au plus haut niveau de l'Etat on accorde à la décentralisation, ce qui ne manque pas d'étonner, s'agissant d'un premier ministre qui, à la tête d'une grande ville pendant de nombreuses années, connaît quand même la question. Mais on a compris que les arbitrages prenaient racine à l'Elysée avant de passer à Bercy. 

Faut-il rappeler que les Régions, dans notre pays, disposent d'une fiscalité de la plus grande modestie et de nature essentiellement indirecte: sur les cartes grises et sur une part de la taxe sur la consommation des produits pétroliers. Elles réussissent, pourtant, à maintenir un niveau d'investissement important compte tenu de la faiblesse de leur budget, ayant d'ailleurs intérêt à ce que les entreprises se développent sur leurs territoires pour bénéficier de la CVAE, la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises dont elles récupèrent le produit, à hauteur de 50%, à côté des communes et des intercommunalités. Attendons-nous cependant à ce que l'Etat qui met en avant la somme de 15 milliards d'euros pour la formation professionnelle, sur la durée du quinquennat, doive composer avec les Régions qui jouissent, en la matière, mais aussi celle de l'apprentissage et de l'alternance, d'une compétence reconnue. En tout cas cela semble hautement souhaitable. Il n'en demeure pas moins que dans une période où le nouveau pouvoir doit faire face à de vives critiques, notamment sur les grandes orientations de la loi de Finances, cette crispation des relations entre l'Etat et les Régions que rien, jusque-là, ne semblait annoncer est pour le moins inopportune.

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