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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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11/01/2015

Et maintenant ? L’intégration est un impératif national

C'est là un défi et il vous faut le relever en étant à la hauteur de ces attentes qui méritent un immense respect. Le défi est d'autant plus grand que notre peuple craint que vous ne retombiez dans vos misérables querelles, oubliant son message profond. Que demain vous ne vous renvoyiez la responsabilité des drames qui viennent de se dérouler. Laissez cela à celui des partis qui fait de la haine de l'autre son fonds de commerce et osez une remise en question en ne perdant pas de vue que, là aussi, vous partagez la responsabilité de quelques échecs retentissants.

Faut-il mettre au premier rang de ceux-ci la liberté laissée à des individus dont le passé était assez lourd pour craindre, qu'un jour, ils ne commettent le pire ? Ce serait le plus simple et la justice ne peut quand elle tranche imaginer précisément le pire. En revanche, il revient à l'Etat la mission de renforcer sa surveillance et le suivi de ces terroristes en puissance qui ont basculé dans le fondamentalisme, à l'occasion de la guerre en Syrie et en Irak. Le risque est si grand qu'il mérite une mobilisation de tous les instants.

Le second échec, et à vrai dire le plus profond porte un nom : intégration. Convenons que la France n'a pas su et ne sait pas intégrer ses enfants issus de l'immigration maghrébine. Elle a même une capacité d'oubli sidérante si l'on veut bien se souvenir que la révolte des banlieues date de 2005 et, à ce que l'on sache elle n'en a tiré aucune leçon susceptible de déboucher sur de réels progrès. Croire que la rénovation urbaine était et peut être la réponse à cette question qui mine précisément l'unité du pays est un leurre.

La réponse globale doit commencer par la capacité donnée à l'école, et à ceux qui la font, d'enseigner de bonne heure les fondements de la république. Elle s'y essaie mais les enseignants témoignent de la grande difficulté qui est la leur ; elle l'est souvent d'autant plus que le cadre familial est défaillant et que la vision que nous avons de la laïcité entre souvent en conflit avec l'existence d'un islam tenté par le communautarisme. Ne craignons pas de rouvrir ce chantier délicat : il ne se représentera peut être pas de moments plus favorables pour l'entreprendre ; osons dans l'école de la république donner de bonne heure sans aucun prosélytisme une information de base sur les religions, leur origine et leur histoire. Cela autorisera dès le jeune âge l'apprentissage de l'esprit critique.

N'acceptons plus que l'économie souterraine et la drogue soient trop souvent la seule alternative au chômage et au désœuvrement et favorisons les zones franches susceptibles de faciliter la création d'emplois de proximité. Osons la discrimination positive dont on voit, notamment au niveau des études supérieures, qu'elle peut donner d'excellents résultats.

Peut-on espérer qu'à l'image de l'unité dont les Français ont fait preuve ce 11 janvier 2015 le président de la République, le gouvernement, l'opposition responsable, travaillent à la relance d'une vraie politique de l'intégration qui plus que jamais est un impératif national?

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