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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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19/05/2013

En hommage à Sabine Torrès en attendant le retour du soleil…

Trêve de mauvaises nouvelles : elles sont si faciles à amalgamer et il se trouve tant et tant de médias pour s’en repaître que nous n’allons pas céder à cette facilité. Juste le temps d’y penser pour s’en prémunir.
La liberté de la presse est indivisible, même s'il arrive des moments où on se pose la question de ce qui l'autorise. Et singulièrement, ces jours-ci, avec l'arrêt de diffusion du journal en ligne DijonScope dont Sabine Torrès, notre consoeur, a porté haut les couleurs. Sabine a dû renoncer, faute d'avoir pu convaincre un assez grand nombre de ses lecteurs de s'abonner et n'a pu réunir un ultime tour de table. Une mauvaise nouvelle pour le coup que celle-là venue, hélas, confirmer que la presse, à l'heure de l'explosion du numérique, va devoir convaincre ses lecteurs qu'elle ne pourra pas se développer, exercer sa mission au service de la démocratie et de l'intérêt général si le lecteur, son lecteur, ne contribue pas à sa vitalité. Un problème délicat, maintenant que le net a semblé, pour l'éternité, synonyme de gratuité. Les derniers chiffres de vente de la presse quotidienne, dans l'ensemble très mauvais, viennent confirmer la mauvaise santé d'un secteur qui doit, à la fois supporter les conséquences des bouleversements technologiques et le poids de la crise économique.

Scénario catastrophe en quelque sorte? Difficile bataille en réalité, mais reconquête passionnante. Celle-ci passe, en premier lieu, par le retour de la confiance, de la crédibilité. L'univers des médias auquel nous appartenons est tellement composite, l'information sérieuse, l'enquête, la mise en perspective côtoient une masse de nouvelles ininterrompues et défilantes, faits divers surtout, venus de tous horizons, conçus pour attraper le lecteur, cultivé dans le besoin de l'émotion partagée qui ne reflète en réalité aucun vrai partage... Aucun autre partage que la soumission aveugle à des sentiments de bas étage, ces moments d'inhumanité absolue dont la téléréalité est devenue la lamentable boutique. Ce constat d'un éditeur qui mesure, de longue date, la difficulté de dire, avec honnêteté et si possible hauteur de vue, ferait sourire ces mêmes boutiquiers qui trouveraient méprisables, comme ils savent si bien le faire, ces considérations quasiment provinciales. Nous n'en aurions que faire et puiserions, au contraire, dans l'exigence de la recherche de la vérité, le souci de dire ce qui va, de parler des trains qui arrivent à l'heure et de ceux qui restent à quai, dans le respect des personnes, la raison de continuer le combat pour une presse indépendante qui saura attendre la venue du soleil pour en jouir avec ses lecteurs.

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