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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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02/03/2009

Elections Européennes: parachutages et évictions, le PS ne donne pas l’exemple

Onne retiendra surtout de cet exercice que la colère du maire de Lyon, Gérard Collomb, qui voit arriver dans la région Sud Est le royaliste Vincent Peillon, en provenance du Nord Ouest, et ceci au mépris d’un homme de terrain. Entre autres stupidités, on notera le refus de retenir la candidature du girondin Gille Savary, député européen sortant, sacrifié au profit d’un candidatlanguedocien. Stupidité car l’homme, le parlementaire avait, de l’avis général, accompli un excellent travail entre Bruxelles et Strasbourg après avoir dû se faire élire en 2004 ailleurs que dans sa région. Le toulousain Kader Arif ayant alors été imposé par les instances nationales dans la région Sud Ouest où Savary faisait figure d’européen trop convaincu aux yeux de certains.
Cette fois encore, les jeux d’appareil l’ont emporté sur tout autre considération, Gérard Collomb allant même jusqu’à parler de méthodes bureaucratiques, façon soviétique, tandis que Vincent Peillon s’excuse quasiment d’avoir été parachuté loin de ses bases. Spectacle affligeant qui renvoie à un fonctionnement obsolète, question d’ailleurs soulevée au cœur de la campagne présidentielle par Ségolène Royal. Il y a donc fort à parier que les militants conviés à entériner ces choix, dans les prochains jours, risquent fort de se rebeller.
Mais, au-delà de ces jeux d’appareil, la leçon à tirer de cet épisode est désolante au regard de la considération faite à la représentation française au sein du Parlement Européen. Certains arbitrages élyséens récents - on pense à l’éviction d’Alain Lamassoure au profit de Dominique Baudis, à l’injonction faite à Rachida Dati- ne convaincront guère plus les Français de se rendre aux urnes le 7 juin prochain. Certes le mode de scrutin, à la proportionnelle, dans de grandes régions, n’est pas favorable à l’intérêt du citoyen; la plupart ignorent le nom de leur député et même à quoi il peut servir et passer son temps. Pourtant, à l’heure, où plus que jamais, l’Europedevrait disposer d’une identité politique propre pour répondre de façon concertée à la crise économique, elle aurait besoin d’élus de terrain, engagés et présents auprès de la Commission et du Conseil des chefs d’Etat et de gouvernement. Un constat qui vaudrait bien une réforme… en ces temps de réformes.

Joël Aubert

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