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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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23/02/2018

Du Salon de l’agriculture aux campagnes

Autre étonnant échange avec ce cheminot l'interpellant sur la possible disparition de son statut et auquel le président, appelant à la rescousse son grand père cheminot, répond à son interlocuteur en évoquant les faibles retraites des agriculteurs et un métier de cheminot qui a bien changé, depuis 50 ans, sous entendu avec la pénibilté en moins.

Certes, mais il faudra plus que ces réparties, habilement distillées, pour redonner confiance à cette autre France, celle des campagnes, dont certaines ne le sont plus d'ailleurs parce que trop proches des villes. Elles sont alors englouties par un pavillonnaire qui, justement, doit beaucoup aux faibles retraites des agriculteurs qui se sont résolus à vendre des bouts de terrain pour tenter de s'assurer une fin de vie supportable. Dans ces campagnes là, devenues périurbaines, survivent quelques agriculteurs-trices, derniers des mohicans, à côté de quelques uns, rares, qui ont réussi à s'en sortir sur des filières encore porteuses. On y croise que peu ou pas d'éleveurs qui  le plus souvent regardent vers la retraite mais aussi, et cela est nouveau, des jeunes filles et garçons assez culottés pour se lancer dans une agriculture différente. Et de plus en plus exigeante sur la façon de produire, en partant à la rencontre du consommateur, celui d'a côté ou de la grande ville d'à côté, en cultivant le circuit court. Il faut les rencontrer, écouter leur capacité à inventer, non sans mal, leur nouveau modèle économique... Et comprendre leurs raisons profondes, ce qui les habite de fort et de noble. Sans jeter aux orties une agriculture plus productive qui est en train de maîtriser, pas à pas, sa mutation environnementale. Ces jeunes là incarnent la nouvelle donne dont l'agriculture avait grand besoin... dans un monde rural qui n'a plus rien à voir avec celui des années de l'après guerre mais survit encore dans notre inconscient collectif. L'époque où certain vieux père dressait une bazadaise pour en faire une vache de travail, avant d'acquérir le premier tracteur, synonyme d'évolution. Cette ruralité là, cette hyper ruralité d'aujourd'hui, que Geneviève Barat, vice-présidente de la Nouvelle Aquitaine, et creusoise militante, évoquait ces jours-ci sur aqui.fr est à écouter, à soutenir. Et aimer. Ce jeune président qui semble n'avoir peur de rien devrait aller plus souvent à sa rencontre, s'il veut éviter d'être enfermé dans l'image de "président des villes" et "des riches". Il ne suffit pas de faire salon sans se dégonfler; il faut aller voir de plus près les conditions de vie dans cette autre France dont le patrimoine si divers est un atout formidable.

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