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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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26/12/2009

Dix ans, un an: bien plus qu’une forêt ravagée par deux tempêtes…

Dans une société qui se complaît si souvent dans l'évocation du passé, elle fait l'objet de toutes les commémorations, manière sans doute de conjurer pareil retour. Comment oublier pourtant cette autre tempête, celle de janvier dernier qui a rayé de la carte des Landes, l'espace de quelques heures, 300.000 hectares de forêt?
Ici, dans notre sud ouest, l'addition de ces deux catastrophes a toujours de terribles conséquences, humaines et économiques.
En Médoc, comme dans le Nord Gironde, dans le sud de la Charente maritime et même en Dordogne,1999 a laissé des cicatrices qui dureront bien au-delà de quarante ou cinquante ans, le temps qu'il faut pour qu'un pin maritime atteigne l'âge adulte. Ici ou là, la forêt ne renaîtra plus car les hommes ont renoncé, surtout parmi les petits propriétaires pour qui une coupe rase était, de temps à autre, le complément de revenu, de retraite. Une épargne pour les vieux jours. Valeur inestimable au sein d'une société rurale en voie d'extinction.
2009 a non seulement anéanti un tiers du massif landais et ruiné nombre d'exploitants; elle a plongé dans l'affliction toute une société dont le destin se confond avec l'existence de la forêt, depuis plus d'un siècle. Un immense chantier de sauvetage, aux allures de Sisyphea été entrepris et se poursuit pour tenter de sauver le bois encore exploitable. Véritable course contre la montre dans un contexte économique bien moins favorable que dix ans plus tôt. La pugnacité des sylviculteurs, de leurs représentants a fini par payer ; ils ont été entendus et soutenus par l'Etat, les collectivités ayant montré l'exemple sans tarder. Déjà, la question du renouveau, des repeuplements, se pose. Que faire ? Tout miser encore sur le pin maritime si sensible au vent et broyé comme ce fût le cas, voilà dix ans, par des vents soufflant jusqu'à 200km/heure? Répartir les essences ? Questions délicates qui mettent en cause les équilibres naturels et le modèle économique actuel. Et, bien plus encore, la valeur sociale ou sociétale de la forêt dans une région où elle est un poumon, notre bouclier contre le réchauffement climatique. Songeons donc, en ces jours où s'égraine le chapelet des vœux, à ces hommes au travail et à ceux qui, malgré tout, songent à l'avenir et méritent notre reconnaissance.

Joël Aubert

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