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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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27/05/2012

Deux semaines doublement décisives à gauche comme à droite

Un président dont l’opposition n’avait cessé de répéter qu’il ne serait pas à la hauteur mais qui, précisément, s’est placé en situation de l’être, servi comme ses prédécesseurs par l’onction qui s’attache su suffrage universel direct. La France républicaine a salué son roi, et comme le calendrier du nouvel élu lui promettait d’aller à la rencontre des grands de ce monde, à commencer par  Barack Obama, il a su en tirer profit pour clouer - provisoirement - le bec à ses détracteurs. Quant à son gouvernement, quand même accouché dans la douleur, il a surtout, malgré les premiers couacs, bénéficié d’un rajeunissement ponctué par le respect de la parité, engagement qui avait  été pris pendant la campagne électorale. Une Marisol Touraine qui déroule sous les applaudissements, ses idées force au congrès Hôpital Expo, une Aurélie Filippetti qui confirme qu’elle avait bien bossé ses dossiers avant d’être nommée à la Culture et la communication : les Français découvrent que l’alternance avait été préparée. En septembre; quand on sera entré dans le dur de la loi de Finances, il n’est pas sûr que la félicité sera au rendez vous. Mais les premiers gestes comptent dans la démocratie d’aujourd’hui, si empreinte d’affichage.

En face, l’opposition s’est offerte en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, une crise de leadership. Nicolas Sarkozy s’étant mis hors jeu - pour combien de temps? - la guerre de succession a été immédiatement déclarée à l’initiative d’un François Fillon qui entend, sans plus attendre, capitaliser ses cinq années à Matignon pour prendre le pouvoir, c’est à dire la présidence de l’UMP à l’automne. La détestation qu’il a, si visible à l’égard de Jean-François Copé, n’a pas attendu la fin des législatives pour s’exprimer au grand jour. Combat de chef dont ce dernier continue de penser que, les 10 et 17 juin, des législatives réussies lui donneraient une légitimité supplémentaire. Et peut être même la main en cas de cohabitation. Mais le différend est beaucoup plus fondamental sur la ligne politique…On ne peut oublier qu’un François Fillon a été élevé au lait d’un Philippe Séguin… Si les élections législatives viennent  entériner le succès de François Hollande et de la gauche la droite sera, elle aussi, très occupée  pendant l’été. Et; notamment, à définir son corpus de valeurs et son ancrage dans la société, au moment où une partie de son électorat, désemparé, s’est jeté dans les bras de Marine Le Pen. Le magistère du père fondateur de l’UMP, Alain Juppé, ne sera pas de trop pour choisir un cap, digne d’un parti qui compte dans ses rangs des talents aux idées claires et des excités prêts à tout  pour reconquérir le pouvoir. 

Le sens des deux semaines qui commencent ce 27 mai, pourtant cruciales pour que nos institutions fonctionnent sans heurt, est donc quelque peu occulté par les conséquences immédiates de l’alternance. Le vrai théâtre de la politique, ne nous y trompons pas c’est le terrain, les circonscriptions où les hommes et les femmes, leurs personnalités, comptent parfois autant que le parti auquel ils appartiennent. Le député, la députée est le fruit du scrutin uninominal celui qui conforte les grands partis et écarte les autres. Il faudra bien rouvrir ce chantier et accepter, comme dans toutes les démocraties « normales », qu’une part de proportionnelle permette à l’Assemblée nationale de mieux représenter la diversité du pays.

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