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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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13/01/2013

Départements: des changements s’annoncent à l’heure d’un binôme homme-femme

La raison en est simple : il s'agit ni plus ni moins que de redessiner la carte des pouvoirs locaux, des compétences et des moyens. Et, au sein même de la gauche, des courants n'ont pas cessé de s'opposer depuis trente ans, en premier lieu entre départementalistes et régionalistes.

Les premiers, font valoir à bon droit que depuis 1871 ils ont rempli une mission à nulle autre pareille, à côté de l'Etat et qu'aujourd'hui si le département n'avait pas reçu mission de prendre en charge la solidarité, le social, pour être encore plus concret le RSA , la prestation autonomie ou le handicap.... la société française aurait vécu une crise beaucoup plus grave que l'actuelle. En Aquitaine des hommes comme Henri Emmanuelli ou Bernard Cazeau dans les Landes et la Dordogne sont représentatifs de cette ligne.

Les seconds, Alain Rousset en tête, qui défendent une collectivité de plein exercice née dans les années 80 soulignent que la Région, désormais, est le lieu privilégié pour mettre en œuvre une formation professionnelle efficace, l'innovation et le développement économique. Démonstration a voulu en être faite ces jours-ci lors de la venue de François Hollande en Gironde.

Mais voici qu'apparaissent, dans une France de plus en plus urbanisée et qui s'organise autour de métropoles importantes, les tenants du renforcement de celles-ci, tels le maire de Lyon Gérard Collomb ou Vincent Feltesse, le président de la Communauté urbaine de Bordeaux.

C'est dans ce contexte politique, après l'annulation de la réforme territoriale voulue par Nicolas Sarkozy, que s'avance l'acte 3 de la décentralisation. Et là, d'ores et déjà, se profile une manière de bouleversement dans la vénérable assemblée du Conseil général. Ce n'est pas tant parce qu'il va s'appeler Conseil départemental; c'est parce que la loi s'apprête à redessiner la carte électorale et à introduire la parité. Deux fois moins de cantons mais le même nombre d'élus parce qu'est crée un binôme homme-femme à la tête de chaque canton. Dans le cas de la Gironde, par exemple, on passera ainsi de 63 cantons à 32. Rude exercice en perspective dans un département tenu par la gauche dont le redécoupage électoral pourrait perturber ici et là l'équilibre politique. Mais ce n'est pas tout; les enjeux de cette réforme vont devoir être bien évalués pour ne pas créer, au sein même de certains départements, de graves disparités. La démographie entre en effet en jeu et risque de renforcer spectaculairement le poids et les moyens accordés aux cantons urbains peuplés par rapport aux cantons ruraux. La moyenne départementale de population pour un canton, dans le cas de la Gironde serait de 44 000 habitants, avec une modulation de plus ou moins 20%, ce qui à l'évidence défavorisera le rural à moins de dérogation. La polarisation autour d'une agglomération bordelaise appelée à devenir millionnaire inquiète les défenseurs d'un département, le plus grand de France, redistributeur de moyens financiers nécessaires à l'équilibre du territoire. Affaire à suivre.

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