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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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22/02/2007

Démocratie déçue

L'élection d'un président de la République au suffrage universel, voulue par De Gaulle après l'effondrement de la IV° République, est et restera la clé de voute des institutions de la Cinquième. A supposer que celle-ci devienne Sixième, le nouvel élu ne prendra pas le risque de remettre en question ce pouvoir du peuple souverain. Cette certitude et la profondeur de la crise qui frappe notre pays ne font que souligner l'extrême importance de la participation électorale à venir. Les "présidentielles", surtout depuis le début des années Chirac, ont été marquées par une abstention toujours plus élevée. Et, si l'on ne devait considérer que le niveau des votes qui se sont portés au premier tour sur l'élu du second, l'on pourrait affirmer qu'un président, désormais, n'est jamais que le favori de 15 à 18% du corps électoral! Le vote anti Le Pen du second tour de 2002 ne saurait, d'ailleurs, faire oublier le score médiocre de Chirac au premier.

C'est pourquoi, malgré l'intensité médiatique - à moins que ce ne soit à cause - de la campagne actuelle, le nombre de ceux qui disent vouloir s'abstenir, de l'ordre de 30%, témoigne de la déception qu'elle provoque. Phénomène que le plus grand nombre d'abstentionnistes du second tour souligne davantage. Risquons une hypothèse: la surexposition médiatique trouve non seulement ses limites lorsque, passant de l'image à la réalité, du choc des photos au poids des mots, les candidats vedettes que sont Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal doivent quitter leur tenue de Gala pour s'attaquer au rude langage des chiffres. Et comme les exercices de télé-démocratie, aussi respectables soient-ils, ne sont jamais que l'expression de réponses expédiées à des questions souvent très personnelles, ils suscitent à n'en pas douter de grandes frustrations.

Le danger existe donc, plus que jamais, de voir les citoyens, les jeunes notamment, pourtant si désireux d'aller voter puisqu'ils se sont inscrits en masse dans les dernières heures de 2006, bouder le grand rendez vous d'avril-mai.

Image quand tu nous tiens tu nous dévores...

Joël Aubert

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