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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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18/05/2014

Demain l’Aquitaine d’Alienor?… Et si on pensait, là comme ailleurs, à l’enjeu du développement économique

Certaines régions qui y pensaient déjà ont pris l'initiative; c'est le cas de Bourgogne et Franche-Comté ; d'autres sont bien décidées à résister; c'est le cas des Pays de Loire dont le président socialiste, Jacques Auxiette, a déjà réuni son assemblée qui n'est pas décidée à abandonner Nantes à une Bretagne rennaise. Après tout, dira-t-on, pourquoi ne pas appeler l'Histoire de France à la rescousse ? Celle d'Anne de Bretagne, des provinces seigneuriales et royales qui ont mis si longtemps à se dissoudre dans l'unité nationale... L'Aquitaine qui n'a jamais vraiment fait le deuil d'Aliénor et de son alliance avec la couronne d'Angleterre pourrait ne pas se contenter d'annexer deux départements qui sont prêts à se laisser faire à moins qu'ils ne soient empressés : la Charente et la Charente-maritime. Elle pourrait avaler tout le Poitou en se rappelant qu'Aliénor posséda le comté de Poitou, cher à son oncle.

Foin de rappels historiques... Une fois tournée la page de ce jeu de construction, nous pourrions peut être considérer la France de 2014 en face, avec ses forces et ses faiblesses, sa géographie économique. Et nous projeter dans une nouvelle organisation administrative qui donne ses chances au développement à un moment où la nécessité d'une autre reconstruction saute aux yeux, celle d'un appareil productif qui passe par le soutien résolu aux entreprises, PME et Entreprises de Taille Intermédiaire. Tel devrait être l'objectif majeur du bouleversement qui s'annonce et pas seulement le sous-produit du besoin d'économies que le pouvoir central veut imposer aux collectivités territoriales. L'Aquitaine et Midi-Pyrénées, par exemple, qui avaient appris à réfléchir ensemble dès les années 70, sous Giscard, avec la création d'un plan alors appelé Grand Sud-Ouest démontrent, déjà, une réelle capacité à s'entendre; elles font cause commune dans le pôle de compétitivité Aérospace Valley; elles additionnent leurs moyens pour promouvoir leurs filières agro-alimentaires; elles défendent des projets communs d'infrastructures... Reste que deux capitales historiquement rivales, Toulouse et Bordeaux, pourraient se disputer le leader ship de la nouvelle entité. La belle affaire. On peut imaginer entre l'une et l'autre, à défaut de fusion, une nouvelle étape dans la répartition des domaines d'action. Dans le même temps, comment ne pas imaginer le parti à tirer d'une recherche de synergie entre les Charentes qu'elles soient maritimes, viticoles, touristiques avec une Aquitaine océane, touristique et viticole. ?....

La réforme que l'Etat central veut faire aboutir à toute force doit être un puissant levier de développement, présenté et défendu comme tel, avec ce que pareil chantier suppose de débats approfondis et d'échanges préalables. Ce n'est qu'à ce prix que des économies imposées, et d'ailleurs pas si certaines que cela, prendont vraiment leur sens.

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