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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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23/06/2014

Demain l’Aquitaine… les Charentes enfoncent le clou

L'absence d'une métropole régionale est souvent mise en avant, à commencer par Dominique Bussereau, pour rejeter cette nouvelle région Centre-Poitou-Charentes-Limousin, qui a été dessinée à la va vite à l'Elysée. Un argument acceptable, si l'on considère qu'Orléans, Poitiers ou Limoges ne répondent pas à ce profil mais l'hétérogénéité des territoires, entre les contrées de l'île de France et le rivage atlantique, l'est tout autant, ce qui est un véritable défi difficile à relever si l'on considère cette réforme voulue par le pouvoir central selon l'angle qui devrait s'imposer, en premier lieu : la recherche d'une nouvelle armature territoriale en faveur du développement économique. Car, pour les économies, celles qui ont été bien vite annoncées pour légitimer la réforme, il est de plus en plus évident qu'elles seront impossibles à réaliser à hauteur des quelques vingt milliards jetés en pâture à une opinion toujours prête à marcher, étonnée au fond que l'on ne s'y soit pas pris plus vite.

 

La seule vraie légitimité de cette réforme territoriale, et voilà près de trente ans qu'on l'annonce, doit reposer sur le renforcement de l'économie, à un moment où notre pays glisse dangereusement vers une manière de sous-développement. Songeons en premier lieu à l'effondrement de la part de l'emploi industriel dans l'emploi français. Cela passe par les moyens donnés aux régions d'accompagner la naissance et la revitalisation des petites et moyennes entreprises, de mobiliser autour d'elles des capacités financières, de recherche, de formation telles qu'elles puissent progresser et être soutenues au moment où leur perspective de croissance s'affirme.

Le président de l'Association des régions de France, Alain Rousset, ne dit pas autre chose en s'accrochant à ce qu'il appelle le « fond » de la réforme plutôt que la forme, celle née de l'invention d'un nouveau puzzle national qui, nous le constatons, doit le plus souvent aux considérations de politique locale qu'à la réflexion approfondie sur l'avenir. Mais, puisque le même Alain Rousset préside aux destinées de l'Aquitaine convoitée par ses voisins du nord immédiat et de l'est tout proche il devra, un jour ou l'autre, prendre position nettement en faveur d'une Aquitaine agrandie. Une nouvelle région qui ne soit pas tentée, d'abord, par un éventuel impérialisme bordelais mais participe avec de grandes proximités à la création d'un des pôles majeurs de l'économie française, en reconstruction.

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