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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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28/07/2013

Nos Estivales: De Talmont à l’île de Ré en passant par Chadenac

Pour être franc, après une belle échappée estivale dans la montagne basque, la semaine passée, la tentation était grande de retrouver, plus au nord, un rivage maritime, très cher à notre coeur. A l'époque où l'île de Ré n'était accessible que par les bacs depuis La Pallice, avec ce que cette courte traversée entretenait d'imprévu, un parfum de voyage au long cours. C'était un un temps où l'île se faisait désirer autrement, où le régime des marées rythmait la vie quotidienne des habitants et où l'ISF n'avait guère de raison d'exister. Point de nostalgie cependant, tant l'île reste superbe malgré les assauts de Xynthia qui, emportant maisons et certitudes, ont contraint l'Etat à tenter de ramener les élus à la raison avec Un Plan de Protection des Risques qui suscite ces temps-ci de vives réactions. Pour venir jusqu'ici, depuis la Gironde, l'idée nous était venue d'honorer deux lieux très différents. L'un et l'autre à sa façon témoignent du pouvoir de séduction qu'à nos yeux exerce l'art roman saintongeais. Après tout, pourquoi ne pas le dire et faire partager à ses amis lecteurs ?...Talmont d'abord et Sainte Radegonde, ce promontoire majestueux qui domine le plus grand estuaire d'Europe, là où la Gironde est la plus large. Remontant depuis Saint Ciers-sur-Gironde la route verte, en direction de Royan, avec ces petits ports d'estuaire qui s'égrènent comme autant d'étapes paisibles, où cohabitent voiliers et chalutiers à balance. Après un tour des remparts, quittant Talmont et rejoignant la direction de Pons, notre route s'arrête à Chadenac, le temps de ressusciter un coup de cœur. Celui que nous eûmes, en découvrant la modeste église Saint Martin et sa façade sculptée, incarnant le combat du Bien et du Mal. Une de ces mille merveilles, de ces quelques deux milles églises ou humbles chapelles dont l'historien Louis Desgraves rappelle qu'elles furent bâties, dans les deux siècles qui ouvrirent le second millénaire. Elles témoignent de l'élan de la foi dont on a peine à concevoir ce qu'il fût en ces temps de disette, d'épidémies et de guerres. Il y a tant de merveilles à voir dans ces villages, entre Charente et Charente-Maritime, ces bourgs ruraux où les édiles s'accrochent à ce patrimoine inestimable, conscients du devoir qu'ils ont de le sauvegarder et d'en faire un atout pour le tourisme...

Alors, quittant Chadenac et délaissant Saintes, à laquelle nous viendrons bientôt consacrer un vrai temps de redécouverte, entre l'abbaye aux Dames et les Arènes, l'appel de Ré devînt le plus fort. La retrouver, c'est à la fois rouvrir des pages heureuses, celles de ce moment où aux côtés d'un vieux marin, originaire de l'Aiguillon-sur- Mer, après avoir tourné le commutateur du phare qui déclenchait les jets de lumière sur le Pertuis Breton, nous guettions le retour aux ports des chalutiers. C'est aussi la considérer pour ce qu'elle nous apprend sur nous-mêmes, sur les lieux qui nous ont forgés, auxquels nous attache une certaine idée du vivre ensemble. Naguère dans les communs de La Flotte où vivaient les grands parents la vie s'écoulait entre les marées, les travaux des champs et le débarquement du poisson; désormais l'été venu le repas de quartier annuel que personne ne manquerait pour rien au monde sonne le moment de retrouvailles enchanteresses. On y vient de Paris, de Lyon, de Gironde, de Picardie...et on y goûte le bonheur simple de la parole amie.

 

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