icone plume

L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
11/10/2009

De Bordeaux, et de poids, la renaissance politique d’Alain Juppé

Ce Juppé là surfe, avec décontraction, sur la vogue d’une ville, Bordeaux, qui chaque jour davantage tape à l’œil des vrais faux bobos et enchante tous les aspirants à une nouvelle vie urbaine.
L’autre Juppé, celui qui connaît, d’expérience, la rudesse du jeu politique et exprime de la compassion pour Dominique de Villepin, oublie la langue de bois et se dit déçu par la rupture façon Sarkozy. On aura noté que cette saillie a été lancée depuis sa ville, alors que les communautés urbaines, dans l’ensemble très à gauche y dénonçaient, comme lui, la suppression de la taxe professionnelle. Passons sur les regrets adressés à l’homme de l’Elysée…Au moins nous amusent-ils beaucoup quand on sait la détestation réciproque de ces deux hommes.
S’il a décidé de camper le profil d’un grand élu local, sous le regard de quelques autres grands élus socialistes, Gérard Collomb maire de Lyon par exemple, c’est parce qu’il connaît les exigences de la gestion, sur le terrain, mais aussiparce que cela colle avec sa stratégie de reconquête de l’opinion.
Ce Juppé-là sent bien qu’il doit cultiver sa différence. Le pays, accablé par la dette publique se réveillera douloureux et en colère. Il a l’obligation d’apparaître, ce que beaucoup commencent à penser dans sa propre famille politique, comme la seule alternative à un Sarkozy 2 dont la candidature pour 2012 ira crescendo, non sans mal, à partir du printemps prochain.
Ce Juppé-là, instruit des réalités financières locales, sait pour l’avoir vécu, lui-même, au gouvernement, que l’Etat ne tient jamais ses promesses. D’abord, parce qu’il n’en a pas ou ne s’en donne pas les moyens, ensuite car ceux qui décident, dans le sein du sein du ministère des Finances, n’ont pas changé. Ils ne supportent, toujours pas, ce qu’ils considèrent comme ces « largesses » fiscales arrachées par la province, au nom de la décentralisation.
Qu’on nous permette ici de dire ce qui, à nos yeux, se cache derrière ce fameux grand projet de réforme des collectivités si cher à Mm. Sarkozy et Balladur : la condescendance du pouvoir central, que l’autonomiedes collectivités insupporte.
Gérard Collomb, comme Alain Juppé, a raison de souligner qu’en lesprivant de la taxe professionnelle, on risque paradoxalement d’affaiblir l’économie des entreprises que l’on croit libérer de trop de charges. A moins que l’Etat ne trouve la solution de compensation…du côté des ménages. Et là, Alain Juppé saura rappeler qu’il avait mis son poids dans la balance en octobre 2009.

Joël Aubert

Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A lire ! Éditos précédents