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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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22/09/2013

Dans six mois, le grand défi des élections municipales pour la gauche

Dans un pays comme la France, souvent raillé parce qu'il conserve un nombre de communes sans égal en Europe, ces valeurs restent essentielles. Elles le sont, d'ailleurs, plus que jamais,  en ces temps de profondes mutations où le rôle social des collectivités locales demeure un puissant amortisseur des difficultés rencontrées par les citoyens dans leur vie quotidienne.

Ici, dans notre Aquitaine, le rendez vous de 2014 sera également marqué par le retrait de quelques figures de la vie politique régionale, Martine Lignières-Cassou à Pau, Didier Borotra à Biarritz, Jean Grenet à Bayonne, Michel Sainte-Marie à Mérignac. Et, bien sûr, par la bataille de Bordeaux entre un Alain Juppé à la popularité nationale en hausse, qui entend bien tirer profit du renouveau et de la formidable attractivité de la ville et un Vincent Feltesse, actuel président de la Communauté urbaine, jeune élu que les nouveaux défis urbains passionnent, et qui est encouragé par le pouvoir socialiste à partir à la conquête d'une cité qui n'a pas eu de maire de gauche depuis la Libération. Difficile challenge à relever pour le député suppléant de Michèle Delaunay qui, par ailleurs, a fait cause commune avec Alain Juppé, à la tête de la CUB, pour faire évoluer la politique urbaine d'une agglomération, désormais tournée vers l'objectif d'atteindre le million d'habitants à l'horizon 2030.

L'équation proposée à Vincent Feltesse sera du même ordre que celle à laquelle vont se trouver confrontés nombre d'élus socialistes de ce pays. A la nuance près que Vincent Feltesse ne pourra pas se prévaloir directement d'un bilan bordelais malgré sa présidence de la CUB lui qui a été maire de Blanquefort et en est toujours le conseiller municipal. Une enquête de l'Institut Louis Harris, réalisée en mars dernier, auprès des habitants des communes de plus de 3500 habitants pour la Gazette des communes a confirmé que les Français avaient toujours de leurs maires « une bonne opinion ». Elle a souligné, aussi, qu'ils pensaient mettre à profit ce vote pour « adresser un message au gouvernement » et que « la promotion du développement économique et de l'emploi » était largement prioritaire dans leurs préoccupations. Une donnée nouvelle pour les communes qui n'ont pourtant aucune compétence reconnue an matière économique. Les maires de gauche sortants et les nouveaux candidats vont donc devoir construire leur campagne, sur le terrain, en sachant éviter qu'elle ne bascule dans une interpellation par rapport au bilan économique du tandem Hollande-Ayrault, tout en sachant mobiliser leurs électeurs. Car, à cet écueil du bilan, pourrait s'en ajouter un autre, celui de l'abstention de l'électorat socialiste ou sympathisant qui avait eu une autre idée du contenu du slogan de campagne de François Hollande : « le changement c'est maintenant ». Un retournement significatif de la courbe du chômage pourrait sans doute infléchir cette tentation. Reste que quelques études récentes donnent à penser que la gauche risque de perdre de grandes villes et surtout des villes moyennes. Quant aux communes de mille habitants et plus, c'est à dire ce tissu local qui reste un facteur d'équilibre dans la société française, le nouveau mode de scrutin de liste pourrait faire le jeu d'une extrême droite qui cherche à s'implanter dans les territoires avant d'autres échéances majeures de 2015, Régionales et Européennes. A suivre, de près...

 

 

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