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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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06/09/2009

D’un Nicolas à l’autre: la taxe carbone pensée d’en haut et refusée en bas

Passons sur l’attaque en règle de Ségolène Royal contre celle-ci; elle procède autant du besoin de se faire valoir à tout prix que de l’intime conviction.».
Passons sur la création de la taxe : c’est entendu elle existera et, comme en toute chose, Nicolas Sarkozy tranchera, à sa façon, sans se soucier de l’annonce de son premier ministre en promettant, la main sur le cœur, que son produit sera intégralement reversé. Et bien entendu en premier lieu aux ménages… Ces quelques 40 millions de français, si l’en en croit les sondages, qui sont hostiles à ce nouveau prélèvement sur leur budget.
Comment passer, en revanche sur le propos révélateur de Nicolas Hulot à Bordeaux : « arriver au sommet de Copenhague avec la tonne de Co2 à 32 euros ça aurait de la gueule ! » Il n’y a vraiment pas de quoi s’en offusquer dira-t-on; l’homme qui a imposé son pacte aux candidats à la dernière présidentielle, préférant ce mode d’action à la sanction du suffrage universel, a au moins le mérite de continuer à faire pression sur la classe politique pour que La France se place en tête de la lutte contre les gazs à effet de serre. Certes ! Mais que lui importe les conséquences immédiates pour le citoyen de la sanction maximale. Dans ce jeu, où depuis les dernières élections européennes, le mouvement écologiste est l’objet de toutes les attentions de la classe politique, seule la fin justifie les moyens.
Or, dans cette partie de billard où pour faire bonne mesure on a embarqué Michel Rocard, un ex-premier ministre "visionnaire", il devient insupportable d’imposer un impôt supplémentaire aux citoyens sans avoir pris le temps de la présentation, de l’explication. En un mot de la pédagogie, sans laquelle on passe à côté d’un sujet si important. Pire, une fois encore on s’apprête à créer, d’en haut, un dispositif qui, faute précisément de cette mise en perspective nécessaire, sera vécu comme une contrainte pesant sur les plus humbles. Si les Français sont hostiles à ce prélèvement, ce n’est pas seulement parce qu’ils devront payer quelques centimes de plus le litre de carburant mais, tout autant, parce qu’on cherche à les culpabiliser au lieu de les associer. La lutte contre le réchauffement climatique, pour être comprise et donc efficace doit être globale ; elle offre en ces temps de crise une occasion irremplaçable d’apprendre à se conduire différemment, de penser à sa façon de vivre autrement et mieux, àse montrer solidaire. C’est pourquoi on ne peut être que sincèrement désolé que dans une démocratie comme la nôtre la création d’une taxe, une de plus, semble tenir lieu de politique.

Joël Aubert

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