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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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14/01/2012

Cent jours et un devoir de vérité plus grand que jamais

Déséquilibres qui ne sauraient seulement être mis sur le compte de l'aggravation de la crise née aux Etats-Unis, voilà trois ans et demi mais bien davantage de deux causes majeures. D'une part les insuffisances de l'Union Européenne qui n'est pas allée au bout du choix qu'elle a fait en se dotant d'une monnaie unique sans accoucher d'une union politique. D'autre part, l'immobilisme d'une société française que l'on a entretenue dans l'illusion, depuis une quinzaine d'années alors que le centre de gravité de l'économie mondiale s'éloignait vers l'Asie. A ce jeu-là, l'Allemagne qui sous Schroeder avait courageusement rebattu ses cartes, s'en sort naturellement mieux, n'ayant, de surcroit, jamais renoncé à la différence de la France à développer son industrie. 

Le chantier est là devant nous et oblige, plus que jamais, les candidats à l'élection des 22 avril et 6 mai à dire la vérité au pays. Et à montrer l'exemple. Le « sommet social » que le gouvernement a  convoqué le 18 janvier n'aura évidemment pas la même signification depuis la perte du triple A ; on doute qu'il puisse dans un contexte de vive tension droite gauche déboucher sur des mesures qui par définition doivent être au cœur du débat présidentiel. Les syndicats peuvent toujours croire qu'une autre majorité que celle au pouvoir leur serait plus favorable...

Justement, alors que les sondages ont du mal, s'agissant du premier tour, à entrevoir comment les choses peuvent tourner, il y  a tout lieu d'être circonspect.

Une crise aussi grave que celle de l'emploi, avec son lot quotidien de mauvaises nouvelles, hypothèque les chances du président sortant qui aura de plus en plus de mal à endosser le costume du père de la Nation ; elle contraint François Hollande à donner du crédit à un programme dont le financement va nécessairement souffrir de la quasi disparition de toute croissance économique ; elle ouvre un espace à François Bayrou que la distance qu'il a prise ces dernières années, avec la droite et la gauche sert de façon inespérée mais qui n'a pas, non plus, encore expliqué comment  il ferait pour redresser le pays, à court terme et dans la durée ; elle offre une opportunité, bien plus grande qu'on ne veut le croire, à Marine Le Pen de surprendre les uns et les autres, en cultivant sa bonne mine et accaparant le vote des déçus du système, de plus en plus nombreux. La tentation du rien à perdre rode dans l'atmosphère bien trouble de cette mi-janvier. Ce n'est pas de bonne augure.

Joël Aubert

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