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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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27/11/2007

Bretagne-Euskadi: L’Europe par les régions

L'Union Européenne n'est peut-être pas au mieux de sa forme, notamment son économie dont les échanges subissent souvent l'impact d'un euro surévalué mais l'Europe de la coopération, elle, va bon train. Et souvent de Région à Région, avec les encouragements de la Commission de Bruxelles, trop contente d'accompagner cette évolution sans passer obligatoirement par les Etats. Dans le cas d'Euskadi, Communauté autonome aux vastes pouvoirs, politiques, financiers, économiques, culturels, c'est évidemment bien plus naturel et aisé que dans celui des régions françaises. Qu'elles se nomment Aquitaine ou Bretagne.

Les Bretons ont compris tout l'intérêt qu'il y avait à travailler avec les Basques. Nous avons, ici, à plusieurs reprises souligné l'importance de l'effort entrepris entre Vitoria, Bilbao, Saint-Sébastien pour reconstruire, dans le début des années 90, une économie sur les décombres d'un passé industriel marqué parl'industrie lourde.Le pays Basque qui n'est pas confiné, comme on l'a cru trop souvent, et le croit aujourd'hui encore, dans la quête d'une reconnaissance absolue de son idendité, a trouvé la meilleure façon d'y parvenir. En allant chercher ailleurs les ingrédients du renouveau de son économie. "Les clusters" importés des Etats-Unis, ces pôles de compétitivité, mis en oeuvre de façon locale, avec les moyens d'une vraie décentralisation, ont renouvelé le tissu et permis la création d'un si grand nombre d'emplois que le taux de chômage est passé de 25% en 1990 à 4% en 2007.On comprend que la Bretagne dont l'économie, comme celle de toutes les régions françaises, doit faire face à des restructurations et mutations délicates - on pense à l'agro-industrie dont le modèle s'est essoufflé - a tout intérêt à nouer des relations poussées avec une Communauté qui montre la voie de la réussite. La décision qui vient d'être prise de faire cause commune dans les réseaux internationaux auxquelles elles appartiennent, dans le domaine des technologies de l'information et de la communication, du développement durable, des régions maritimes d'une part, les réponses concertées aux appels à projets européens, d'autre part, attestent d'une volonté d'aller le plus loin possible sur le chemin de la coopération. Et si "l'institutionnalisation des liens" au service des langues bretonnes et basques est à ce point mise en évidence dans le communiqué final, il faut d'abord y voir comme l'expression d'une oppportunité pour la région que préside Jean-Yves Le Drian de recevoir une manière de quitus des Basques aux efforts qu'elle consent elle-même en la matière. Bretagne-Euskadi: un tandem à suivre de près.

Joël Aubert

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