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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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18/01/2009

Bordeaux, la ville qui ne construit plus de ponts

Quatre à ce jour dont deux, le pont d’Aquitaine à l’Ouest et le pont François Mitterrand à l’Est sont autant des ouvrages de transit que des franchissements urbains.(1) Les deux autres, au cœur de la ville, dont l’un d’entre eux le pont de pierre accueille aujourd’hui les voies du tram. La grande tradition portuaire de la ville a certes compliqué les choses et ne cesse de le faire, dès lors qu’elle tient à conserver la possibilité de faire accoster les grands navires, les paquebots au droit de la somptueuse façade XVIII° des quais. Près de la Bourse.
C’est ainsi qu’après qu’Alain Juppé ait défendu le principe d’un pont bas au droit de la place des Quinconces avant d’y renoncer, un relatif consensus a débouché sur le choix d’un pont levant dit de « Bacalan-Bastide », conciliant traversée de la Garonne et remontée des navires jusqu’à la Bourse.
En annulant la délibération de la Communauté urbaine de septembre 2007, le commissaire du gouvernement, saisi par une dizaine d’associations, a pointé des incertitudes techniques et financières. L’agglomération bordelaise attendra donc, et sans doute pour de nombreuses années encore, un nouveau pont, à moins que l’on accélère la construction du pont Jean-Jacques Bosc. Faut-il pleurer ? Faut-il en rire ? Ni pleurer ni en rire, considérer simplement le nombre de ponts à Nantes comme à Lyon et continuer à s’étonner, alors que les résultats du dernier recensement confirment le renouveau démographique de la ville centre. Et l’augmentation de population de l’agglomération qui dépasse, maintenant, 800.000 habitants. A ce constat s’ajoute celui de la saturation de la rocade bordelaise que son aménagement final à deux fois trois voies ne réussira quand même pas à débarrasser du trafic, sans cesse croissant, des camions internationaux sur l’axe atlantique nord-sud.
Le renoncement à la réalisation d’un grand contournement autoroutier à péage étant définitif, au moins va-t-il falloir que les pouvoirs publics envisagent une certaine régulation du trafic des poids lourds. Il faut y réfléchir, en particulier aux heures de plus grand trafic urbain, si l’on ne veut pas décourager les girondins et les aquitains de venir dans leur capitale et d’en sortir. Car la seule offre de transports collectifs, même si elle s’améliore quelque peu, ne peut, à elle seule, prendre le relais de l’automobile.

Joël Aubert

1. la réalisation d'un nouveau pont de chemin de fer enfin aboutie va, elle, permettre une amélioration progressive du trafic ferroviaire national et régional.

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