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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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02/12/2012

Bordeaux: La crise de l’urgence sociale appelle plus que des communiqués vengeurs

Il n'a pas fallu plus de deux nuits de vrai froid pour que  les communiqués se succèdent, le maire de Bordeaux appelant à la solidarité ses collègues de la Communauté urbaine et interpellant l'Etat, la préfecture contestant les chiffres avancés par la mairie et le PS bordelais accusant Alain Juppé d'être seul responsable de cette situation, ou pire encore, de vouloir chasser de sa ville, les gens que le dispositif d'urgence, le 115, a refusé de prendre en charge.
Car la réalité la plus insupportable est d'abord là, dans le fait que des personnes en situation de détresse parmi lesquelles des femmes et des enfants n'ont pas pu être hébergés, avant qu'une réponse provisoire ait été apportée. Et que, de nouveau,  ils ne  se retrouvent à la rue. « Aujourd'hui, en Gironde, faute de place pour les accueillir, 157 personnes des hommes, des femmes  des enfants restent tous les soirs dans la rue écrivait dans un communiqué le 30 novembre la FNARS, la Fédération des Associations d'Accueil et de Réinsertion sociale » … Il est urgent d'agir ajoutait-elle. Pourquoi attendre un événement grave pour ouvrir plus de places ?. Il est nécessaire que le gouvernement tienne ses promesses afin qu'aucune personne ne reste à la rue pendant cet hiver. »
Ces cris d'alarme interviennent, à Bordeaux, dans un contexte politique qui se tend chaque jour davantage. Alain Juppé est entré de bonne heure en campagne pour les municipales et le PS, dont il se dit que le président de la Communauté urbaine, Vincent Feltesse, serait son adversaire, n'a pas de mots pour prêter les pires intentions au maire de Bordeaux. Matthieu Rouveyre le porte parole des socialistes girondins et de l'opposition municipale se chargeant de la besogne avec gourmandise.
La polémique atteint ici des sommets et frise parfois l'indécence. Il serait temps de calmer le jeu, au moins lorsqu'il s'agit de se mobiliser et de convaincre l'Etat de tenir ses engagements, sans chercher à minimiser la réalité d'une situation qui risque de s'aggraver. Et ce d'autant que les précaires, les démunis ne sont pas que des citoyens français. Le nombre des migrants économiques, originaires de l'Union européenne, grandit et pas seulement en provenance de Lettonie ou de Roumanie; de notre voisine l'Espagne où la population souffre de plus en plus de l'austérité qui lui est imposée, sans compter celles et ceux qui arrivent du sud de la Méditerranée.
Le coup de froid qui nous a rattrapé ces derniers jours a crée, hélas, les conditions d'une crise de l'urgence sociale qui n'est évidemment pas que bordelaise. La capitale régionale est nécessairement dans un premier temps en première ligne face à ceux qui pensent pouvoir y trouver refuge mais Bordeaux ce ne peut être qu'une ville centre face à ce genre de situation de crise sociale. L'agglomération comme toutes les autres en France est concernée, certains maires celui de Cenon sur la rive droite de Bordeaux par exemple l'ont tout à fait compris. Une concertation générale et la mise en commun de moyens s'imposent pour apporter une réponse organisée et digne.

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