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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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08/03/2007

Bayrou: ralliez-vous à mon panache

"Paris vaut bien une messe": prononcée à Saint-Denis le 25 juillet 1593 la phrase d'Henri IV a fait le tour de toutes les paroisses de France et de Navarre. Après avoir tenté de prendre la capitale et s'être cassé les dents sur les Guise, le parti catholique, la Ligue, il abjura sa religion. Lui, le chef du parti huguenot, le fils de l'intransigeante Jeanne d'Albret. Et il le fît au nom de l'unité du Royaume qui le consacra, quelques mois plus tard, à Chartres. Ces "Vive le Roi" populaires qui faisaient écho à une autre phrase prononcée sur le champ de bataille d'Ivry et restée célèbre: "Si vous perdez vos étendards, ralliez-vous à mon panache blanc!" doivent résonner fort, ces jours-ci, aux oreilles de François Bayrou.

Car voici le "Béarnais", comme les beaux esprits de la capitale se plaisent à le nommer, aux portes de Paris. Les sondages lui autorisent plus que de l'espoir. Le sentiment qu'il peut enfoncer les défenses de ses adversaires. L'institut CSA le crédite de 24 % des intentions de vote, et, surtout, le propulsent sur les talons de Ségolène Royal, non loin de Nicolas Sarkozy. Il n'en faut pas plus pour, qu'allant très vite en besogne, certains le voient, déjà, dans la peau non pas du troisième homme mais du second.

De tout cela, de ce mouvement de foule passionnel, comme tout mouvement de foule, il faut tenter de tirer quelques leçons provisoires.

La première découle directement de la façon dont François Bayrou conduit sa campagne. Une maturité de ton et de propos, par opposition à beaucoup de promesses, qui rencontre un véritable écho auprès des Français, les plus jeunes y compris.

La secondeleçonde cette sorte d'envolée -rappelons-nous que Bayrou est parti de 6 et 7%- il faut la chercher du côté de la campagne de Segolène Royal. Chacun sent bien, même dans les rangs socialistes, qu'elle n'a pas jusqu'à ce jour, avec son seul slogan "de l'ordre juste", rompu la glace. Cette femme de caractère semble comme prisonnière de son éducation et trop rares sont ses moments de sincérité, comme ce geste qu'elle fît en direction d'un handicapé sur le plateau de TF1.

Observer l'attitude du chef de l'UMP s'attachant, avec éclat, le soutien de Simone Veil pour raffermir sa position auprès de l'électorat centriste, c'est souligner le tour résolument nouveau que les présidentielles sont en train de prendre.Le jeu est ouvert. Plus que jamais.

Joël Aubert

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