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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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29/01/2012

Bayrou, le candidat qui se voit bien coiffer Sarkozy sur le poteau du premier tour

La seule question  qui valait alors, et singulièrement parmi les médias, était d'arracher à Bayrou la réponse attendue : à qui vous rallierez vous au second tour ? A la droite, bien entendu car cela devait aller de soi... et Alain Juppé de rappeler lors de ses vœux, qu'il lui faisait confiance pour ne pas se tromper de camp. Peine perdue et ce, d'autant plus, qu'un phénomène de premier ordre était en train de s'installer dans le paysage de cette campagne présidentielle, décidément pas comme les autres. En effet, le scepticisme allait en grandissant, de jour en jour, à propos des chances du président sortant, à l'évidence fortement démonétisé aux yeux des Français. Un Nicolas Sarkozy, toujours pas disposé à se présenter officiellement et inquiétant les militants UMP, au contact du terrain, par une propension supplémentaire à l'activisme, dont il a donné une représentation inédite sous la V° République, ce dimanche 29 janvier. Car, il faut croire en son étoile,  disposer d'une sacrée dose de conviction - ou d'inconscience, c'est selon - pour annoncer aux Français 85 jours avant l'élection que le taux de TVA va passer de 19,6 % à 21,6%. Et même s'il s'agit de camper le rôle de capitaine à la barre dans la tempête. Singulière stratégie à moins qu'il ne s'agisse d'abattre sa dernière carte pour faire oublier les zigzags d'un quinquennat acrobatique.

Cette situation et le contexte général aidant, on rencontre de plus en plus de gens qui sont tentés de donner enfin sa chance à François Bayrou et ils ne se reconnaissent pas tous dans la vieille famille centriste ; ils sont bien de droite et font, au moins, crédit à Bayrou d'avoir vu juste avant d'autres et de l'avoir dit. Ils pensent, aussi, que l'homme a une certaine stature et qu'elle vaut bien...celle de celui qui occupe l'Elysée.

Voici donc qu'apparaît dans la campagne une hypothèse,  jusqu'à il y a peu tout à fait invraisemblable : celle qui envisage un Bayrou venant coiffer Sarkozy sur le poteau au premier tour. D'ores et déjà, notons que la progression régulière de l'homme du Béarn, parti de fort bas dans les sondages le rapproche de son score de 2007. En outre, il se trouve selon des études récentes un bon tiers de Français qui l'imaginent dans la peau d'un président. Autant de signes qui confortent le patron du Modem dans l'idée qu'il a toutes ses chances. Du coup, il aurait sans doute tendance à oublier qu'il doit donner corps, au-delà de sa personne, à un  programme et dire ce qu'il adviendrait d'un président dont le mouvement, le Modem, ne dispose pas d'une implantation suffisante pour qu'il réunisse, seul, une majorité de gouvernement à l'Assemblée.

L'exercice de pure politique fiction, l'est d'autant plus que François Hollande vient, lui aussi, d'endosser le costume de président. Un rassemblement populaire de haute volée avec un discours bien ancré à gauche et les grandes lignes d'un programme recentré et, pour tout dire, de facture social-démocrate prêt à être adapté aux nécessités budgétaires. Hollande a réussi, ainsi, à susciter ce qu'il fallait d'émotion pour mobiliser la gauche qui l'attendait avec quelque appréhension et à donner à sa candidature le relief  qui allait désarmer les critiques les plus véhémentes de la droite à son égard. Comme Bayrou il pouvait donc briguer la magistrature suprême et faire mieux que résister à Alain Juppé, le temps d'un face à face. En ces dernières heures de janvier et alors que la candidature de Nicolas Sarkozy ne fait plus aucun doute après son show télévisuel de ce 29 janvier, le jeu na jamais semblé aussi ouvert. Encore n'évoque t-on pas le parcours de Marine Le Pen qui attend ses parrainages et dont personne n'imagine, sérieusement, qu'elle pourrait être absente de la course.

Joël Aubert

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