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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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30/11/2007

Bayrou: construire une légitimité

Les médias nationaux ont porté une plus grande attention au ralliement, nontotalement avouable, mais évident de Jean-Marie Cavada à l'UMP parisienne, qu'à l'attitude du Modem à Bordeaux. En choisissant de soutenir Alain Juppé, les Véronique Fayet, les Didier Cazabonne ont évidemment entendu la consigne amicale de François Bayrou. Les relations entre le maire de Bordeaux et le candidat à la mairie de Pau sont empreintes d'une considération réciproque qui n'a décidement rien à voir avec le discours excommunicateur que l'UMP colporte à l'égard de Bayrou. Alain Juppé, pour sa part, a tout à gagner de ce souci des bonnes manières, et François Bayrou sait que le maire de Bordeaux ne sera jamais un adorateur inconditionnel de celui qui a pris sa place à la tête de l'UMP.

La stratégie de François Bayrou est-elle pour autant tenable? Elle n'a de vraie chance de réussir qu' à deux conditions. D'abord s'il parvient à cristalliser le nombre de ces nouveaux adhérents qui l'ont rejoint, à la faveur de l'élection présidentielle; ceux-ci ont cru, sincèrement, que l'option ni droite-ni gauche avait du sens pour sortir le pays de l'ornière. Ensuite, si nombre de déçus du PS -on pense à ceux qui y avaient adhéré dans les pas de Ségolène Royal et qui n'ont pas renouvelé leur bail- se disent que le Modem leur offre une alternative, au parfum démocratique. Ces préalables ont plus d'importance que le départ des ex-élus de l'UDF qui avaient soif de maroquins et avaient reçu quelques promesses de l'UMP, d'ailleurs difficiles à tenir, de reconnaissance à l'Assemblée nationale.

Le discours très sévère de Bayrou à l'endroit d'un président dont on voit bien que ses marges de manoeuvre sont étroites - remplacer les jours de repos inhérents aux 35 heures par des rémunérations - peut finir par rencontrer un véritable écho, à droite comme à gauche. Reste qu'un mouvement, qu'un parti, a besoin de militants, d'élus aussi, pour peser lorsque le moment vient des échéances les plus élevées. Celles des grandes éléctions nationales dans cinq ans. D'ici là, François Bayrou va devoir arpenter l'Hexagone pour défendre et illustrer sa vision différente de l'avenir. Et susciter des vocations. Car il n'a pas, et ne peut envisager avoir la légitimité d'un De Gaulle. La sienne il lui faut la bâtir, jour après jour, dans une approche qui s'éloigne de la politique politicienne dont beaucoup continuent de penser qu'elle lui colle toujours à la peau. Mais après tout ne se dit-il pasque la prochaine fois il n'aura encore que 60 ans?

Joël Aubert

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