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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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05/06/2016

Baroin-Sarkozy : l’opération anti-Juppé se précise

Le problème vient de ce que cache le choix ostensible de François Baroin, en l’occurrence la difficulté beaucoup plus compliquée qu’on ne l’imagine de la ligne politique que doit tenir d’Alain Juppé. Baroin met en cause la modération prêtée à celui-ci, par opposition à l’énergie de Nicolas Sarkozy tandis qu’un François Fillon, à sa façon, ne dit rien d’autre. Le maire de Bordeaux a eu beau avancer un préprogramme économique, fortement marqué du sceau libéral, les Sarkozy, Fillon, Le Maire pour ne parler que d’eux, ne le croient pas capables de « renverser la table ». Or, c’est actuellement l’antienne chez les Républicains que l’échec des socialistes va pousser dans une surenchère réformatrice dont le pays n’a guère idée, à un an de la présidentielle. Passage aux 39 heures, retraite à 65 ans, suppression de 200 à 250 000 fonctionnaires... voici entre autres, quelques cuillères de la potion à faire avaler qui s’élabore. Pas de quoi inquiéter les inconditionnels du maire de Bordeaux qui croient son socle de popularité assez solide pour ne pas décourager quelques millions de Français d’aller le soutenir, lors des primaires. Et s’ils se trompaient ? Si cet électorat très particulier qu’est celui d’une primaire se résumait, plus qu’ils ne le pensent, aux militants et sympathisants du parti des « Républicains », voire à ceux de l’extrême droite qui ne sont pas loin de penser que favoriser Nicolas Sarkozy à la primaire c’est donner les meilleures chances à Marine Le Pen qui l’affronterait au second tour de la présidentielle. Car, comme il faut croire de plus en plus à une candidature Hollande, la conviction des Sarkozystes et du principal intéressé, lui-même, c’est que le président sortant éliminé au premier tour, il l’emporterait au second, sans coup férir, face à la candidate du Front National.

Bien sûr on nous objectera que ce scénario aux allures d’apocalypse n’a que peu de chances de se vérifier. Qu’Alain Juppé, dans sa posture actuelle de quasi « père de la Nation », est indéboulonnable, que les Français ont du bon sens et sauront faire la part des mots et des choses... Le politologue et ami Roland Cayrol nous rappelait, il y a quelques jours, qu’aucune des hypothèses ou spéculations qui avaient eu cours depuis 1965, un an avant l’élection présidentielle, ne s’était vérifiée. Songeons à un Premier ministre nommé Balladur que tout le monde voyait, en 1994, s’installer dans le fauteuil de François Mitterrand et qui, un an plus tard, fut devancé par Jacques Chirac, lequel l’emporta au second tour face à Lionel Jospin. Ce cas de figure de deux candidatures de droite, il est vrai, pourrait se reproduire, au cas où perdant les primaires, Alain Juppé déciderait quand même d’être candidat.

Mais dans ce cas il se trouverait sans nul doute un autre candidat sur la ligne de départ, François Bayrou qui tout en renouvelant, ces temps-ci, son soutien à la candidature du maire de Bordeaux, n’est pas loin d’être certain qu’il perdra le match du mois de novembre prochain.

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