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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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10/09/2017

Avant ce mardi… les non-dit et les oublis d’une réforme

 

Et, là, il faut juste reprendre son souffle, respirer profondément et se dire: est-ce que cette nouvelle donne, quand même négociée au plus haut niveau, tout l'été, peut changer le cours des choses? Sera-ce à ce point décisif de créer des CDI de chantier, de pouvoir licencier sans délai, de pouvoir se passer des syndicats dans les TPE pour discuter conditions de travail, de changer de régime d'indemnités prud'homales? Voire... attendez la suite répond-on, la suppression de l'Impôt sur la Fortune, la refonte des cotisations sociales et la mise en route d'une CSG ...Il va donc falloir attendre mais le faire sans renoncer à se poser la seule question qui vaille à nos yeux: est-ce que cela, pour autant, va décider le jeune chef d'entreprise de start up d'embaucher ces cinq emplois nécessaires à monter en développement? Une manière de levier en quelque sorte? Ce n'est rien que moins certain, d'autant que s'il juge indispensable "d'y aller", il aura de toute façon pris le risque, sans attendre de providentiels dons du ciel.

Alors ne faut-il pas voir, surtout, dans le projet macronien plus qu'un appel au patronat, une offrande politico-financière destinée à le convaincre de faire, sous son magistère, ce qu'il n'a pas voulu entreprendre avec ses prédécesseurs? Derrière ce débat sur un nouveau Code du Travail se cache des non-dit dont l'éclatement du paysage politique ne permet guère la compréhension, à moins que l'on ne laisse aux seuls "Insoumis" et à leur chef la place de l'opposant de choix. Une manière de caricature affligeante entre un président qui s'énerve, surtout quand il est à l'étranger, contre les "fainéants" ( Ouf on est rassurés depuis que l'Elysée a traduit ses propos tenus à Athènes et qui visaient ces prédécesseurs et non pas les braves citoyens paresseux...) et une parole syndicale et politique qui nous renvoie à l'éternelle matrice de la lutte des classes.

Quand on fait l'effort de considérer, avec ce qu'il faut d'esprit d'ouverture, cette nouvelle donne sociale et juridique, contenue dans ces ordonnances, il est indispensable de se poser d'autres questions, sinon d'oser suggérer d'autres propositions. Celle-ci par exemple: dans ce pays où, de toute éternité, sommeille une épargne très importante, pour ne pas dire énorme, qu'envisage-t-on pour inciter les français à participer, avec de nouveaux produits, à un grand effort d'investissement dans les filières porteuses d'avenir? Ne serait-ce pas une alternative dynamique à cette taxation décidée des retraites qui culpabilise des générations plutôt qu'elles ne les embarquent dans l'effort de renouveau économique? Puisqu'il est question de "transformer" cette France que son président dit ne pas pouvoir "réformer", pourquoi ne pas proposer aux Français, dans leur ensemble, d'y participer de façon positive plutôt que punitive? Ici se niche un des plus grands défis que le nouveau pouvoir, déjà vilipendé doit relever: celui de la confiance, de la confiance partagée, qui se conquiert à force d'écoute, de pédagogie, de mots choisis pour le dire et de mesures qui entraînent et nous dispensent des sempiternels matchs de fond de court..

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