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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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24/03/2010

Autocritique, deux ans avant l’inventaire

Pour reprendre, aussi, la main sur une majorité qui fait de plus en plus les yeux doux à François Fillon qui, désormais, est bien plus qu'un premier ministre aux ordres, un candidat alternatif pour l'Elysée en 2012. Notons, d'ailleurs, que l'hôte de Matignon qui devait intervenir au 20 heures de TF1 est resté en son Hôtel; il faut comprendre qu'après la parole sarkozyenne il ne pouvait y en avoir aucune autre ce jour-là.

Le "je vous ai entendus" de Nicolas Sarkozy, qui lui a nécessairement coûté quelque effort, s'adresse en réalité d'abord et avant tout à l'électorat de droite qui n'a pas voté les 14 et 21 mars et ne se reconnaît pas dans la fameuse ouverture à gauche. Il cherche, aussi, à rattraper par la manche les électeurs qui ont retrouvé les rangs du Front National et dont il s'était fait gloire, en 2007, de les avoir détournés de Le Pen. Un engagement franc et massif pour une loi contre la burqa, contre la violence et des accents de ministre de l'intérieur en faveur de la sécurité: l'hôte de l'Elysée a compris, en effet, qu'il n'avait plus une minute à perdre s'il veut tenter de retrouver les faveurs d'un électorat qui le fuit, personnellement. Et s'il va jusqu'à annoncer qu'il ne craindra pas de créer une crise européenne pour sauver la Politique Agricole Commune, c'est naturellement pour mettre du baume au coeur du monde agricole, auprès duquel il souffre de la comparaison avec Jacques Chirac.

Pour autant le discours sarkozyen ne cède pas un pouce sur la volonté réformatrice, au nom de ce qu'il nomme la modernisation du pays. A commencer par la remise à plat du régime des retraites. L'option libérale qui a été soumise à rude épreuve par la crise est donc toujours d'actualité; on comprend que Nicolas Sarkozy ne veuille pas en changer, s'accrochant à l'espoir d'un retour de la croissance qui semble bien aléatoire. Il est vrai qu'il aura toujours le temps de changer de cap malgré l'importance abyssale des déficits s'il sent qu'il n'a aucune chance de faire un second quinquennat. 

Joël Aubert

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