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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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31/08/2014

Attention à ne pas sacrifier l’hyper-ruralité sur l’autel de la métropolisation

En effet, et c'est enfin le début d'une prise de conscience qui était nécessaire, le pouvoir central a commencé à se rendre compte que la France et ses territoires étaient assez divers pour qu'on évite d'imposer un schéma unique d'organisation territoriale. Il a fallu, notamment, les conclusions du rapport du sénateur maire de Mende, chef lieu de la Lozère, pour que la copie du nouveau paysage institutionnel soit remise en chantier. Qu'a donc découvert le sénateur Bertrand que l'on ne voulait pas trop voir ? Que les territoires dits " hyper-ruraux " représentent en superficie un quart de l'hexagone mais 5% seulement de la population française. Cette ruralité là se caractérise par son « éloignement ». Notons que dans la liste établie figurent des départements comme la Lozère, le Lot, le Cantal mais aussi la Creuse, cette Creuse appelée à devenir « aquitaine », et que des zones périphériques de la Vienne ou la Haute-Vienne éloignées de villes-centres sont pénalisées, loin des services et des centres de décisions.

Le constat fait s'applique, en réalité, de plus en plus à des bourgs ruraux dont on est frappé de constater, ici, près de nous en Aquitaine l'effondrement économique et l'appauvrissement, souvent spectaculaire, du patrimoine bâti. Le gouvernement a commencé à prendre la mesure de ce défi en proposant une enveloppe financière de 40 millions d'euros pour 50 communes de moins de 10.000 habitants et quelques 300 communes semblent pouvoir revendiquer ces aides.

En réalité, le renoncement par l'Etat, année après année, à une politique d'aménagement du territoire n'a fait qu'amplifier une situation que la crise économique a accéléré. C'est dans ce contexte où la métropolisation est devenue le discours dominant, la panacée du « bien vivre-bien connecté », que s'avance la réforme territoriale. Il est impératif que dans sa volonté de changement le pouvoir central apporte une réponse adaptée à ce qui, autrement, risque de devenir un drame national aux conséquences humaines, sociales et économiques très lourdes. Et laisse se creuser un abîme entre les populations dont les services sont à portée de main et celles qui ne pourront plus y accéder. Les communautés de communes seules ne pourront faire face à ce défi ; il faudra maintenir un échelon de proximité du type départemental ayant une vision d'ensemble, à coté de la Région et assez représentatif des populations pour défendre des territoires menacés de disparition. On voudrait être certain qu'au printemps prochain celles-ci voteront en connaissance de cause.

 

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